• 73 messes de Noël

     AMIENS (80) Le prêtre aux 73 messes de Noël


    Mardi 21 Décembre 2010
    À 97 ans, Jacques Poissonnier, toujours en activité, est le doyen des prêtres picards. Regard d'un homme de foi, souvent critique, sur l'évolution de la symbolique de Noël.
    Le pas est un peu hésitant, mais le regard est lucide, vif, éclairé. Le corps légèrement voûté, Jacques Poissonnier nous fait pénétrer dans un salon de la maison diocésaine, rue d'Havernas, dans le quartier Henriville.
     Le doyen des prêtres picards partage cette grande et belle demeure avec d'autres hommes d'Église. « Nous sommes en disponibilité, du fait de notre âge avancé, mais ce n'est pas une maison de retraite pour autant », corrige-t-il aussitôt.
    À 97 ans, ce fils, petit-fils et frère de médecin, entré au séminaire à l'âge de 16 ans, s'apprête à célébrer sa 73e messe de Noël. Ce sera auprès de la communauté Foi et lumière, en compagnie d'enfants handicapés et leurs familles.
    Noël, pour lui comme pour tout homme d'Église, constitue bien évidemment un moment singulier. « C'est surtout le rappel d'un fait historique, insiste Jacques Poissonnier. Ce n'est pas un souvenir mais un événement qui se perpétue. » Comme tout le monde ou presque, le curé pose néanmoins un regard attendri sur les Noëls de son enfance, en famille, à Amiens, à la fin des années 1910.
    « Dans l'esprit de Noël, pas à son détriment »
    À cette époque, la célébration représente un moment spirituel, et pas encore une grande messe commerciale. « On peut se réjouir d'un Noël dont on garde le souvenir, mais on est en droit de s'attrister de voir que les hommes en ont perdu le sens, déplore le père Poissonnier. Le Noël d'aujourd'hui est un travesti de Noël, mais il porte encore des fruits sacrés. »
    Ainsi, alors que la pratique religieuse recule et que la célébration de la naissance de Jésus a perdu, pour beaucoup, de sa dimension spirituelle, le doyen des prêtres picards croit au contraire au retour du religieux. « Le succès du film Des hommes et des dieux, consacré au massacre des moines de Tibéhirine le prouve, argumente Jacques Poissonnier. Si la pratique religieuse recule, il y a une prise de conscience évidente d'un manque qu'il faut combler. »
    Vendredi, au moment de célébrer sa 73e messe de Noël, le prêtre ne fera pas de sermon pour ramener les brebis égarées dans le troupeau. Son message : « Réjouissez-vous, amusez-vous, mais dans l'esprit de la fête, pas à son détriment. Il faut aller au bout de la réalité religieuse et de sa spécificité. » Amen.
    FABRICE JULIEN

    courrier picard
    « Cela faisait un an que Sanaa.....Éléphant dans un cube de verre »

  • Commentaires

    1
    tudder
    Lundi 12 Novembre 2012 à 15:31

    73 messes

    c'est fou çà

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