• A l’heure des vêpres

    A l’heure des vêpres  

       

    Pierre sursauta. Des abat-sons (qui portaient bien leur nom) du clocher-porche octogonal, dégringola tous azimuts un carillonnage assourdissant. Ding-dong ! Et re ding-dong ! Il eut comme chaque fois une pensée pour John Steele suspendu à son parachute au clocher de Ste Mère l’église le 6 juin 1944. Le vieil homme se réfugia dans la salle du café tout proche. Il est bien connu que bistrots et églises sont inséparables dans notre France rurale. C’est tout juste si le vacarme des cloches y était atténué et il dut gueuler comme un veau à Thérèse la tenancière du lieu pour passer sa commande. Excès de voix d’ailleurs inutile car « la patronne », comme il l’appelait, avait déjà commencé à tirer son demi pression qu’il venait siffler chaque dimanche à la même heure, c'est-à-dire celle des vêpres, seul moment de son repos dominical où sa bourgeoise lui laissait la bride sur le cou pour se rendre aux vêpres précisément.


    Marc Méret

     


         

    Revue trimestrielle de l’association « LIRECRIRE » de Beauvais

    N°07 - Juillet  2012   

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