• AAA

    Votre triple A
      Nous sommes 16 millions à être concernés...

    Mais quasiment personne n'en a conscience. Lorsque nous achetons sur CDiscount, SFR, Go Voyage, Marionnaud, etc., le site demande à la société Fia-Net si la commande est fiable. C'est inscrit dans les conditions générales de vente, ces fameuses informations que personne ne lit. "Nous travaillons pour un millier de sites", confirme Xavier Neboit, directeur marketing de Fia-Net.

    Pour débusquer les fraudes, Fia-Net - filiale du Crédit agricole - a mis en place un fichier réunissant les achats en ligne - jusqu'aux dix-huit derniers mois - de 16 millions de personnes, soit la moitié des cyberacheteurs en France. Une mauvaise évaluation (chez Fia-Net c'est vert ou... rouge) et l'achat est le plus souvent annulé ! Même si la banque a accepté la transaction, le site ne prend pas le risque d'envoyer sa marchandise, et que l'éventuelle victime d'un fraudeur s'oppose à la vente et récupère son argent.

    Fia-Net a dû demander l'autorisation de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), "car ce traitement sensible constitue, de fait, des listes noires et est soumis à un régime de protection particulier", explique Sophie Nerbonne, directrice adjointe des affaires juridiques de l'institution. Fia-Net a ainsi obtenu en 2005 "l'autorisation de son système d'analyse des commandes", poursuit la juriste. "La CNIL a vérifié à cette occasion ses engagements pour assurer aux personnes fichées le respect de leurs droits : accès aux informations, radiation." Il suffit en effet d'une simple lettre, en invoquant la loi, pour obliger Fia-Net à supprimer les informations nous concernant.

    Cette évaluation est loin d'être la seule. Alors que 31 millions de Français ont réalisé une transaction en ligne au premier trimestre, selon Médiamétrie (+ 11 % en un an), les notations de nos faits et gestes par les sites marchands prennent de plus en plus d'importance. Arborer le macaron "power seller" sur eBay rassure les acheteurs, afficher cinq étoiles sur Airbnb attire les locataires d'appartement Brian Chesky, fondateur d'Airbnb, pronostique d'ailleurs "la consolidation des différentes notes d'internautes entre les sites". Sur PriceMinister, vendeurs et acheteurs seront bientôt "platinium, gold, silver et bronze", explique son cofondateur Olivier Mathiot. Des évaluations déjà utilisées par son nouvel actionnaire, le japonais Rakuten, qui possède ainsi "des profils complets de ses usagers".

    Mais ce n'est pas tout. Une kyrielle de nouvelles sociétés jauge notre "valeur" numérique. Avec, à chaque fois, une même finalité : monnayer ces informations pour rendre leur activité rentable. Vous êtes sur Facebook ou Twitter ? Allez donc voir du côté de Klout, PeerIndex ou Kred. Ces entreprises vous attribuent une note, reflet, selon elles, de votre capacité à influencer les autres. Lady Gaga, par exemple, est créditée d'un 95 sur 100 sur PeerIndex. Même si le calcul utilisé reste mystérieux, tous ces acteurs analysent au moins l'activité sur Twitter, en accès libre. "Nous voulons élargir notre base de calcul en utilisant le plus possible, après acceptation des usagers, les informations d'autres réseaux sociaux", explique Azeem Azhar, fondateur de PeerIndex. Une fois sur ce site, apparaît à l'écran le message : "Voulez-vous augmenter votre note d'influence en utilisant Facebook et LinkedIn ?" Difficile de résister, dans une société prônant la performance individuelle. Sauf que, d'un petit clic, vous autorisez à aller piocher dans vos données personnelles. Mais en échange votre note augmentera !

    Cent millions de personnes ont été évaluées par Klout, de même que par PeerIndex. Ce qui permet à ces sites d'identifier des "leaders d'opinions" dont sont friandes les marques. Et pour cause : neuf consommateurs sur dix font confiance aux recommandations d'une connaissance ; alors que seuls trois sur dix croient les messages publicitaires, selon une étude Nielsen réalisée en juin 2009 auprès de 25 000 internautes de 50 pays. Les entreprises se bousculent pour proposer à ces "leaders d'opinion" des faveurs, "comme conduire la nouvelle Audi 8 ou essayer le nouveau smartphone de Microsoft", précise Lynn Fox, porte-parole de Klout. Des tests qu'ils commentent à leurs amis sur les réseaux sociaux. Pour se rémunérer, Klout a conclu des partenariats avec des sociétés marketing qui raffolent de ces données personnelles. "Nous recevons 30 milliards de sollicitations (API calls) de ces sites partenaires chaque mois", note Mme Fox.

    Même de grands acteurs sont sur les rangs. Ainsi Rick Laurence, chercheur aux Etats-Unis chez IBM, identifie aussi les leaders d'opinion : "Nous déterminons les blogueurs dont des mots ou idées sont repris par d'autres." L'imagination paraît sans limite. Le site Beansight propose, lui, de noter non pas l'influence mais l'expertise. "Une personne fait une prédiction puis est notée en fonction de la réalisation de celle-ci", explique son créateur, Guillaume Wolf. Huit mille comptes ont déjà été créés, le début "d'une base de données d'experts multisecteurs et multiproduits". Pour le sociologue Bernard Cathelat, auteur de 2012-2017 : Ce que veulent les Français (Eyroles, 2011), "les gens vont acquérir de la crédibilité en fonction de leur vie virtuelle numérique". Cet observateur prévient : "Cela va entraîner un confit entre les hiérarchies sociales et des hiérarchies fantasmatiques. Le désintéressement sur Internet va devenir nocif."

    Le monde de l'entreprise est également touché. Silkroad propose aux employeurs d'évaluer les leaders numériques parmi les employés ! Certains geeks affichent déjà sur leurs CV leur note Klout, preuve de connectivité aiguë. La société Reppify propose aux recruteurs de trier les candidatures "dix fois plus vite" en déterminant automatiquement une "note d'adéquation au poste". Il n'y a plus d'âge pour se voir décerner des bons points...


     


    Nous sommes bien surveillés sur Internet. Et de plus en plus, à l'insu de notre plein gré. Restons prudents dans l'usage des réseaux sociaux; même si ceux-là doivent encore se développer, et cela de manière exponentielle. Ne confions pas tout à la toile. Déjà nous pouvons remarquer que sur notre écran, la Pub est personnalisée en fonction de nos fréquentations, de nos aspirations et de nos gouts. Notre démocratie tente de limiter les fichiers d’identités et leurs interconnexions ; ce n’est pas pour aller en créer sur internet, visibles et exploitables, mondialement, par tous.
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    « L'Arc-en-Ciel de Kétanféty 14 mai - 3 juin 2012L'Arc-en-Ciel de Kétanféty du 3 juin 2012 »

  • Commentaires

    1
    Lundi 4 Juin 2012 à 13:17
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    Bonjour jojo

    Merci pour votre fidélité

    On pense que certains organismes pirateraient  certaines données à caractère économique.

    On ne peut pas vraiment être anonyme sur Facebook et cela ne servirait à rien car on vient sur Facebook pour faire connaitre son travail ou pour trouver un travail ou une activité.

    si on veut rester inconnu, il faut aller sur les forums.

    Ils recrutent en ce moment!

    @+

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    2
    jojo
    Lundi 12 Novembre 2012 à 15:18

    Pourquoi facebook transmet-il les infos confidentielles des comptes?

    et pourquoi on ne pet pas vraiment être anonyme sur facebook?

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