-
EXECUTION DE LOUIS XVI
EXECUTION DE LOUIS XVI
TEMOIGNAGE D'UN BOURREAU
Aujourd'hui est un jour solennel. J'ai le triste privilège d'assister
mon père Charles-Henri SANSON, exécuteur des hautes oeuvres de
Paris, pour la décapitation du ci-devant roi Louis XVI qui vient
d'être condamné par la Convention pour conspiration contre la sûreté
de l'État. Je suis Henri SANSON, son fils. J'ai vingt six ans. Je
l'assiste pour la première fois. Dans la famille, nous sommes
bourreaux de père en fils depuis quatre générations. Les gens
n'aiment pas les bourreaux, ils font peur, c'est pourquoi leurs épouses
sont elles aussi filles de bourreaux. Mon père a bien essayé de
s'intéresser à autre chose, il a tenté avec succès des études de physique
mais le sort en a décidé autrement. En tant qu'aîné d'une fratrie de dix
enfants, il fut tout désigné pour remplacer mon grand-père Charles-
Jean-Baptiste, décédé prématurément. Nous sommes le 21 janvier de l'an
1793. Il est 6 heures du matin. La pluie persiste à battre sur Paris et a
fait disparaître en partie la neige. J'avale une soupe brûlante et
épaisse et je sors de mon logis discrètement pour me rendre à pied
place de la Révolution. Je rencontre des patrouilles qui circulent
lentement dans les rues. Dans tous les quartiers, on bat la générale.
J'arrive sur la place ou déjà la foule se presse. Charles-Henri
SANSON a pris la précaution de dépêcher suffisamment tôt les
charpentiers pour dresser les bois de justice. Heureusement, la
guillotine a été inaugurée l'an passé, le 25 avril 1792 exactement, lors
de l'exécution d'un voleur de grand chemin : Nicolas Jacques
PELLETIER, ce qui rendra moins barbare le supplice de Louis
CAPET (auparavant, les nobles étaient décapités à la hache, les
pauvres pendus ou roués vifs). L'échafaud, peint en rouge, se
dresse à deux mètres de haut à l'entrée du jardin des Tuileries au
milieu d'un espace vide entre les Champs Élysées et le socle de la
statue déboulonnée de ci-devant Louis XV. Vingt mille gardes
nationaux ont été mobilisés pour prévenir un éventuel coup de main
royaliste et pour tenir le peuple au loin.
Yolande Dheilly
 suivre
La voix d’un lieu Revue de l’atelier d’écriture de « Voisinlieu pour tous »
http://www.voisinlieupourtous.netN°01 - Décembre 2011
-
Commentaires
Bonjour Jojo
Déjà un habitué des commentaires!
Pour votre renseignement c'est sur ce site
http://voisinlieupourtous.moonfruit.fr/#/la-voix-dun-lieu/3954068
Sous Adobe Acrobat Document. qu'il faut ouvrir.
A bientôt ami du blog
Tendance