•  Manif : (texte humoristique)

      Les kinés s’étaient massés devant les grilles de la Préfecture. Ils étaient en bande et un secrétaire de la Préfecture essayait de leur passer de la pommade pour panser leurs plaies. Il leur déclara qu’il fallait vivre avec son temps, qu’il fallait penser le changement. Un syndicaliste lui rétorqua qu’il voulait se contenter de changer le pansement.
    « Le gouvernement prend soin de vous, je pense que vous le sentez. M. Bertrand est à l’écoute. Il connaît vos problèmes, il y trouvera un remède. »
    Un syndicaliste qui portait une casquette bleue siglée CFDT s’avança et déclara :
    « Notre corps est malade, vos solutions boiteuses sont un emplâtre sur une jambe de bois. Votre gouvernement ne fait rien, il laisse pourrir la situation, gangrénée par les labos
    pharmaceutiques et les groupes de pression. C’est pourquoi la tension est à son comble. En arrière on commença à entendre « Bertrand t’es foutu, les kinés sont dans la rue. Démission, démission. »
    Le secrétaire dit qu’il allait chercher un médiateur qui réglerait le problème et fendit la foule des CRS, bottés et casqués. Ils protégeaient la Préfecture car des masseurs bien excités secouaient les grilles. Un homme de grande taille, fendit la foule, demanda le silence et l’ayant obtenu fut lui-même surpris. Il demanda :
    - C’est ici le rassemblement de l’UMP ?
    L’homme fut conspué, il comprit sa méprise et regagna sa Mercedes que les Kinés commencèrent à agiter avant usage. De l’autre côté de la grille, les CRS étaient hilares.
    Un grand type, brandissant un drapeau rouge, de la couleur du visage de l’amateur de berlines allemandes, montra son brassard muni de l’inscription « Sécurité » fendit la
    foule et l’aida à partir. Délicat, le sympathisant UMP, arrêta son véhicule, baissa sa vitre électrique et montra qu’il appréciait son geste en disant : « Merci mon brave ».Il esquissa un mouvement pour sortir son porte-monnaie. Ceci mit le militant CGT en colère.
    - Vous croyez que tout s’achète, vous ?
    - Pourquoi pas, vous réclamez bien de l’argent.
    Ecoeuré, le drapeau rouge en berne, le syndicaliste tourna les talons. C’est à ce moment qu’une averse violente commença à disperser les manifestants. Stoïques sous la pluie qui ruisselait des casques, les CRS attendaient les ordres de leur capitaine qui à la machine à café faisait le joli cœur avec les secrétaires en se félicitant de la dispersion de la manifestation. Dépités les kinés décidèrent de débuter une diatribe destinée au député.


    Philippe Geiger

     


     
         
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    N°02 – Janvier 2012

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  •   En quête à Voisinlieu
    Épisode 4

    Une jeune femme qu’il ne connaît pas apparaît dans l’embrasure de la porte.
    - Je vous prie de m’excuser, je me suis trompé de porte. je ne suis pas venu dans le quartier depuis plusieurs années, et puis… l’obscurité…
    - Ce n’est rien, est-ce que je peux vous aider, j’habite ici depuis près de quinze ans.
    Il allait poursuivre son chemin mais s’arrête. Non ! Il ne se trompe pas. La personne qui lui parle, a la même silhouette que Rosa quand il vivait avec elle.
    - Vous dîtes quinze ans ?
    - Disons treize, oui, dans cette maison,
    - Vous êtes Sophie, alors ?
    - Peut-être, mais vous, qui êtes vous ?

    - Un ami de Rosa. Je voulais la revoir. Est-ce possible ?
    - Si vous ne me dites pas qui vous êtes, certainement pas !
    - Ne criez pas, quelqu’un arrive, ouvrez-moi s’il vous plaît !
    - Je suis Michel, ajouta-t-il à mi-voix.
    Sophie s’avance rapidement, ouvre la barrière qu’elle referme aussitôt, échange quelques mots avec Abel qui, comme chaque
    soir, va à « La Chope » acheter les cigarettes du lendemain et un « bingo ». Michel leur tourne le dos dans la pénombre et attend. La jeune femme le précède dans la maison.La dernière fois qu’il était venu à Beauvais pour les obsèques de son père, Rosa l’avait rejoint à l’issue de la cérémonie.

    « As-tu le temps de venir chez moi, j’ai une surprise à te faire » Il avait accepté et avait alors découvert qu’elle avait quitté le logement de la rue du Morvan pour revenir dans le quartier où ils avaient vécu enfants. Rosa louait la maison qu’il avait habitée avec ses parents quand ceux-ci avaient dû quitter Aubervillers et l’entreprise familiale pour devenir l’un
    contremaître et l’autre comptable chez Dupont. Il n’avait pas vu Sophie ce jour-là, elle était au collège…Il l’avait croisée avec sa mère quelques années auparavant quand il était venu à la fête à carottes. La fillette avait à peine une dizaine d’années. Il fait un rapide calcul : la jeune femme a aujourd’hui vingt sept ans. « Aussi jolie que sa mère », pense-til. Même chevelure brune qui encadre un visage aux traits fins, même regard plein de douceur, même yeux bleus, même fossettes qui élargissent le sourire, même lèvres fines.
    Elle porte une robe noire dont le décolleté laisse entrevoir deux jolis seins. Il sourit en se demandant si, elle aussi, a une tache de rousseur sur la cuisse gauche.
    - Maman rentrera du travail vers vingt et une heures. Vous pouvez l’attendre. Asseyez-vous. Voulez vous boire quelque chose? Elle m’a parlé de vous avant-hier. Elle se demandait si vous étiez…
    - Sorti de taule, oui, libéré la semaine dernière avec un petit
    pécule pour avoir emballé des tubes de dentifrice pendant des heures pour un salaire de misère.
    - …
    - Pas une journée de réduction de peine…avec la préventive, cinq ans, tout juste…
    - …
    - Aujourd’hui, je veux comprendre… mais je ne vais pas vous embêter avec ça.
    Même si le décor a été bouleversé, Michel se sent bien dans la petite cuisine de son enfance. Il revoit la cuisinière face à la porte d’entrée, l’évier à gauche de celle-ci, face à la fenêtre le buffet en formica bleu ; au milieu la table, deux chaises et deux tabourets. Depuis plusieurs minutes, Sophie et Michel
    ne parlent plus. Chacun craint sans doute de déranger l’autre. Que sous-entend-il par « je veux comprendre » ? Lui cherche maintenant comment partir :
    - Merci, je dors au café des promeneurs, j’y ai dîné. Il me faut
    rentrer avant la fermeture à vingt et une heures. Pensez-vous que jepuisse voir votre mère demain ?
    - Je suis sûre que cela lui fera plaisir.
    Je vous conseille de venir avant neuf heures. C’est mercredi.
    Souvent, elle va au marché et en profite pour faire quelques courses.
    Je la préviendrai.
    Michel regagne discrètement sa chambre. Il s’allonge sur le lit mais ne trouve pas le sommeil. Pourquoi Rosa avait-elle refusé, en 1983, de le suivre à Drancy où D.B.A le mutait? Sa mère reprochait souvent à son père leur installation à Beauvais. Il n’avait pas dix sept ans quand elle est décédée. Asthme, Emphysème, état dépressif, avaient dit les médecins... « Tout ça, ça l’a tué », avait lâché le père, énigmatique. Dès sa retraite, celui-ci l’avait rejoint à Bobigny.
    Michel finit par s’endormir. Dès huit heures, il prend son petit déjeuner dans la salle quasi déserte. Il doit laisser passer une twingo avant de s’engouffrer dans le sentier de la place :
    Sophie lui fait un petit signe de la main. A peine a-t-il sonné que Rosa apparaît à la porte, lui fait signe d’entrer et lui demande de tirer le verrou du portail. Elle a refermé la porte et se tient, face à lui, dans l’étroite entrée envahie par l’odeur de
    café. Elle la redécouvre très belle dans son peignoir marron clair. Il se penche vers elle. Ils échangent un long baiser.
    En passant devant la cuisine derrière Rosa, Michel aperçoit deux tasses et le sucrier sur la table…
    Où Rosa le conduit-elle ? vous le saurez en découvrant dans « La Voix d’un Lieu » N°3 le prochain épisode de...(tra la la la tra lala ...)
    Claude Aury

     

     
         
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  • La lettre d’amour que vous auriez
    aimé recevoir

      Mon très cher ami,
    Après bien des hésitations, au risque
    de vous importuner, je ne puis résister
    plus longtemps au besoin de vous ouvrir
    mon coeur.
    Lors de nos rencontres
    hebdomadaires au Cercle, depuis
    plusieurs semaines, je m’efforce de ne
    pas me trouver à votre table. Votre
    regard me trouble. Je suis fasciné par
    votre tranquille assurance. Je suis
    maintenant incapable de suivre le jeu en
    votre présence.
    Je vous serais très reconnaissante de
    porter ce prochain mardi le joli costume
    blanc qui vous sied à merveille, qui met
    divinement en valeur votre élégante
    silhouette. Je serais très honorée que
    vous m’offriez une coupe.
    Je ne doute pas que votre apparente
    rigidité s’accompagne d’une générosité
    sans limite. Cela me fait rêver.
    Si je vous dérange vous pourrez livrer
    ce billet au Colonel. Je ne survivrais pas
    à votre indifférence.
    J’ose vous adresser mes plus affectueux
    baisers.
    Votre dévouée Hortense
    Claude Aury
     

     
         
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  •   En quête à Voisinlieu
    Épisode 3

    Me voici dans le vif du sujet. Pas le temps de digérer mon premier repas, frugal mais paisible, au Bar des Promeneurs, qui a gardé son nom mais changé de tenanciers. Pas moyen de me reposer et de reprendre des forces, enfin, après ces années de promiscuité à la prison de Compiègne, dans cette cellule humide où l’on s’entassa jusqu’à onze détenus, parfois… J’avais pourtant tout de suite adopté cette chambre proprette aux murs jaune d’or et aux rideaux de voile léger au milieu de ce quartier de mon enfance où j’ai été si heureux.

    A la fin précipitée de mon premier vrai repas, Je m’entends encore me dire  intérieurement, en croisant mon regard dans la glace piquée de la petite salle à manger : incroyables, ces deux coups de bol successifs : deux des anciens sbires de Bernard se présentent à moi sans le savoir et, en plus, ils ne me voient pas. Faut dire que la petite table que j’avais choisie, presque sous l’escalier intérieur, me mettait hors de portée des coups d’oeil curieux. Maintenant, au calme dans ma chambre, je réalise que le jeu s’annonce inégal : ces deux là ne savent pas exactement quand je dois revenir mais ils ne tarderont pas à être renseignés. Dans ce troquet, les allers et venues ne passent pas inaperçus, surtout quand une nouvelle tête s’annonce. Le lieu est convivial et peu éloigné de St-Jacques où ils habitaient comme beaucoup des ouvriers de l’usine. A fréquenter le même endroit qu’eux, je perds toute quiétude pour mes recherches, moi qui voulais ne réapparaître qu’une fois la vérité établie. Inutile d’évaluer les probabilités de rencontre, je suis perdant d’avance. Ils ont vieilli mais ils sont encore d’alertes retraités bien paisibles. Ils ont toujours su donner le change. Le jour viendra où ils se sentiront moins à l’aise de me savoir à nouveau libre. Libre de vivre ma vie, après avoir pris celle de Bernard dans un échange de coups non prémédités mais aussi libre de rechercher dans le passé trouble de Bernard et dans le leur ce qui a ruiné mon père et provoqué la mort prématurée de ma mère. J’ai vengé ma famille sans l’avoir voulu dans un moment de haine et parce que j’étais le plus fort mais je veux retrouver et faire savoir, comme mon père me l’a demandé dans ses derniers instants, comment ces trois personnages ont modifié le cours de la vie de mes parents, à la fin de la 2ème guerre mondiale, à Aubervilliers, dans la petite usine familiale. Ah, les voilà qui traversent et remontent dans la voiture où Joe se met au volant. Sa petite R8 grenat n’est pas de première jeunesse. Je leur laisse prendre un peu de champ avant de sortir à mon tour pour gagner le Sentier de la Place, à deux pas du café. Comme souvent, mi-octobre, la soirée est douce, en cette fin d’après-midi. Après les quelques maisons fraîchement repeintes que j’ai du mal à reconnaître, me voici devant la prairie, le petit jardin et la maisonnette fleurie où j’ai grandi, au milieu de la sente, loin de tout. Les noisettes n’ont pas été ramassées et quelques roses fanées sur la façade confirment, décidément, que Rosa, la locataire, une ancienne amie d’école primaire, n’a vraiment pas la main verte. J’appuie sur la vieille sonnette et un chien, aux aboiements dissuasifs, me répond.

     

    Chantal Gaultier

     
         
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  • En quête à Voisinlieu
    Episode 2

      J’étais monté dans ma chambre. Pensif devant cette fenêtre sans barreaux. Me calmer, reprendre mon souffle. Remettre de l’ordre dans mes projets. Pourquoi étais-je revenu une deuxième fois sur le sol natal, à Beauvais ? Vouloir comprendre ce passé encombrant l’histoire de mon père m’avait déjà coûté très cher. Est ce que l’archiviste départemental allait pouvoir me montrer le dossier. Ne pas m’opposer de secret. Un procès pour homicide volontaire sur la personne de Bernard, le pire ennemi de mon père. Pourquoi Max et Joe - les deux acolytes de Bernard - continuaient-ils à me chercher. Tout le monde s’en était sorti indemne physiquement. Il n’y avait pas eu mort d’homme. J’avais purgé une peine de cinq ans.


    Chantal Priolet

    à suivre

     
         
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  •  La lettre d’amour que vous auriez
    aimé recevoir

      Ma chère Chantal
    J’ai plaisir à faire régulièrement des randonnées avec vous,  même si nous appartenons tous deux au groupe de marche. J’arrive heureusement à vous détacher du groupe et de penser à vous. Alors je vous envoie cette lettre vous présentent mon amour platonique…
    Certes vous êtes sportive, mais ce qui m’amuse le plus, c’est votre goût des bonnes choses, votre gourmandise. Vous  avez un bon coup de fourchette et votre corps ne s’en porte que mieux. Vive vos rondeurs, chère Vénus callipyge. À bas les régimes alimentaires, ne vous en déplaise. Oui, vous avez grossi et ça vous réussit. Vous êtes aussi attirée par d’autres nourritures plus culturelles : la musique, la lecture et d’autres sujets. Toutefois ne vous égarez pas ! J’aurais trop de peine de vous perdre. Gardez votre originalité et surtout votre jardin
    secret. Par ailleurs je vous sais altruiste et généreuse.
    Chère Amie, pensez d’abord à votre personne. Méfiez vous de certains loups de la ville, prédateurs qui trouvent souvent des proies autres que nous, pauvres humains.
    Sachez aussi que les carnivores, coexistent avec des agneaux doux comme moi. Oui, je vous apprécie grandement.

    Mon rêve : devenez ma belle d’abandon.
    Au plaisir de marcher à nouveau ensemble. Sentir l’humus et la terre, reconnaitre les différentes feuilles celles de châtaigniers, de hêtre, de chênes
    présente en forêt de Savignies. Regarder
    les habits multicolores des arbres de cet automne bien installé.
    Dans l’espoir de vous revoir à la prochaine randonnée, en tout bien, tout honneur.
    Bien à vous
    Votre sigisbée


    Chantal Priolet

     


     
         
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  •  

    Rétrospective

    Des Publications du 28 avril au 6 mai   

     L’édito de Françoise Danel en Baie de Somme  

       

      Un mois déjà que j’égrène les jours : je dois rédiger l’éditorial de la rentrée et…je repousse à plus tard la tâche. Procrastination, quand tu nous tiens…

      Plage de la Maye ? Mais où se trouve-t-elle, cette satanée plage ? Je circule dans la bourgade côtière à cette heure matutinale à la recherche d’une place de stationnement gratuite tout en évitant les sens interdits qui sont légion et en renonçant à ma trajectoire devant les grilles dressées qui abritent le marché hebdomadaire. Comme je refuse de céder à la pression du GPS et à l’abêtissement généralisé du troupeau des conducteurs, je peste contre moi-même : ah ! si j’étais partie plus tôt, ah ! si je m’étais renseignée plus amplement…et contre l’absence de d’indications précises pour les quidams de passage.

      Les minutes s’écoulent, mon impatience grandit. L’impression confuse de l’inutilité de mon périple  m’envahit. La consultation  du plan de la ville arrête le processus et distille enfin quelque espoir. Je sors du Crotoy à dix heures. La pratique du quart d’heure picard de retard m’ôterait une épine du pied et m’offrirait la possibilité d’arriver avant leur départ. Alors que je me gare, le groupe se met en marche. J’arrive à temps ! A moins d’être   indigène, tout un chacun a eu les pires difficultés à découvrir le point de rendez-vous de cette ballade picardisante qui s’avère truculente.

      Sentiers ombragés : histoire d’oiseaux et de son monarque, le roitelet.

      Sentiers sableux : marche hésitante où chaque grain qui s’insinue dans les souliers retarde chaque pas.

      Végétation dunaire : tamaris, argousier, vipérine, bouillon blanc et onagre, deux merveilleuses plantes aux fleurs jaunes  goûteuses  et délicieusement parfumées. Pause et nouvelle histoire : Adam et Eve au jardin d’Eden avant d’en être chassés.

      A mes pieds, pas de pomme insidieuse et juteuse,

      Pas de péché originel,

      Seulement des feuilles rabougries et des corolles rosées de liseron qui disputent âprement leur présence en milieu hostile


     

     

    Ç’était demain 
    Le bâtiment est toujours là, paré de ses portes monumentales, tel que je l’avais connu. A deux pas du centre-ville, la bâtisse du XVIIe se dresse fièrement. Deux étages, pas plus. Une façade flanquée de six fenêtres de près de deux mètres. L’élégance, la sobriété calculée, le luxe d’un hôtel particulier. Au numéro 11 de la rue Paillot de Montabert.  Du bon côté. De l’autre, ils ont effacé l’ancien fief des prostituées. Dans ces ruelles étroites de la vieille ville de Troyes, il y a trente ans de cela, les filles se faisaient face, en vitrine, comme dans les capitales du Nord. Maintenant, tout est propre, aseptisé. Les mêmes enseignes dans toutes les villes. Points de repère pour ceux qui ont peur de l’Inconnu, elles ponctuent les quartiers autrefois malfamés et crasseux.

      J’aime pénétrer sous le porche par la petite porte inscrite entre ces deux mastodontes de chêne grisé. Sur les pavés, meulés par les roues cerclées de fer des calèches, on peut encore entendre résonner le pas des chevaux. La cour carrée est à l’abandon. Au centre, le massif n’abrite plus les fleurs odorantes et chatoyantes qui regardaient passer les cieux changeants de Champagne, s’amusaient des va-et-vient des calèches transportant des notables en perruques, parfumés et poudrés. La valse des maîtresses à faire rougir les pivoines. L’appartement de ma tante Kousmine se trouvait au premier étage. Son mari était linotypiste, atteint de saturnisme ; il avait mis fin à ses jours à l’âge cinquante ans d’un coup de révolver. Il m’a fallu poser bien des questions pour savoir la vérité sur sa brutale disparition. J’y venais enfant me délecter de liqueur de cassis maison. J’engouffrais les saucisses chaudes entassées sur les pics alors que les adultes parlaient, indifférents. Ma passion, pendant ces heures interminables, se trouvait dans le petit salon. J’arrangeais à ma façon « La Marche Turque », virtuose d’un jour, happée par la masse du piano demi-queue qui sentait l’encaustique. Saoule de musique et de crème de cassis, je sortais heureuse comme un enfant peut l’être de si petites choses. La nuit serait douce; j’étais une artiste.

      Dans les années 70, ce quartier médiéval devait être rasé. Parkings ou immeubles neufs. Fort heureusement après une visite à Rouen, le maire de l’époque, Robert Galley, décida qu’il conserverait lui aussi la vieille ville telle quelle. J’arpente. Les rues bordées de maisons à pans de bois. La tour du boulanger au croisement des deux rues principales. La ruelle des Chats si étroite qu’il suffit d’étendre les bras pour toucher les murs opposés. L’hôtel particulier du Vauluisant, en pierre sèche calcaire, un chef d’œuvre architectural, dont le nom m’envoûtait. Le cinéma L’Alhambra, avec son patchwork d’affiches, maintenant fermé et tagué. Partout des poutres sculptées que l’on découvre dans les hauteurs et les rues pavées glissantes où les pas résonnent. Que fais-je donc ici ?

      Août, comme juillet, sous la pluie. Depuis plusieurs années déjà. Est-ce dû au réchauffement climatique ?  Aux variations enregistrées depuis des millions d’années par notre système solaire à chaque passage dans un bras de la Voie Lactée ?

     Moi qui suis restée là, enfermée à travailler, je m’en moque un peu…

      Les nuages, masses sombres, se lient. Les colères du vent détruisent les tableaux ourlés qu’ils ont construits. La terre mouillée développe des relents de sang séché et de fer humide. Ces fragrances singulières s’exhalent sous les caresses de l’eau.

      Mes racines champenoises avec ses étés brûlants, soleil de plomb des vacances à la campagne, douces rémanences sous mes paupières d’adulte. A fleur de peau. Y en aura-t-il à nouveau ?

      Mes souvenirs d’enfant refont surface comme les poissons prisonniers des longs de filets de traîne.

      Le potager de mamie Valérie était caché par les plants d’asperges folles à côté du puits en bois bancal. L’odeur du carré de fraises ; on mangeait en silence pour ne pas être découvertes, mes amies et moi. Mais le silence ne suffit pas à masquer les larcins des enfants…

      Mon jardin se trouvait derrière un grand sapin, celui d’un Noël glacial ;  le gel brisait nos phalanges. Ses longues branches abritaient la tombe de ma souris Minnie surmontée d’une croix en bois de sureau. Au printemps, des œillets de poètes égayaient les rangées de laitues croquantes, de radis et de fines carottes pas encore dédoublées. Les tamaris délimitaient le potager dans un halo rose et vert. Derrière le grillage, la basse-cour et son coq Marcel. Il sautait sur mes jambes, ses ergots lancés vers moi, lorsque je pénétrais pour récupérer les œufs. Il me terrifiait, il me détestait peut-être aussi. Pour me consoler et me féliciter, mamie préparait un grand bol de riz au chocolat. De quoi retourner affronter à nouveau Marcel pour un autre bol.

      Dans ce village natal je passais tous mes étés. A une quarantaine de kilomètres de Troyes. Le noyer quatre fois centenaire m’accueillait chaque jour. Absorbée, je contemplais le panorama du haut de ma branche. J’étudiais les moindres changements du ciel, des chants d’oiseaux et des couleurs de la terre, des champs, des forêts. L’odeur chaude des blés mûrs m’arrivait par vagues successives. J’y devenais stylite. J’adorais la solitude. Et ne connaissais qu’elle. La maison familiale se trouvait dans un hameau isolé du centre du village. Trois cents habitants en comptant les chats errants, les chiens et les troupeaux de vaches. Grand terrain de jeu qu’un enfant parcourait librement, en toute sécurité.

    Ghyslène Robbe

    LE TROU DU DIABLE

    Autant de nantis que de pauvres gens sont nombreux à se rendre à la croisée des chemins.

      Ils restent là un moment les yeux grands ouverts sur le trou sans fond. Puis tous s’en reviennent par les vieilles haies d’épines noires.

      À tout prendre, mieux vaut garder par devers soi sa misère, que de perdre son âme à la décharger dans le cul de basse-fosse du Diable.

                           Gilles Toulet

    ÉCH TREU D’ DIAB’
    Tant d’nintis qu’éd pov’ gins, is sont gramint à s’rènne à l’croésée d’chès c’mins.

      In momint, is rest’é lo à bayer d’vant ch’treu sans fond.

    Pi tertous is s’ inrviennt’t pèrt chés vieilles hailles d’épeines noères.

      À tout prènne, i veut miu warder pèrt édvers li s’mizér, qu’éd perd’ esn âme à l’déquertcher din ch’tchul d’basse-fosse d’éch Diab’

      Les Petites Chansons 
        Tes chansons m'a dit un ami
    Ont un petit air de famille
    Elles sont les petits-enfants
    Des chansons de nos grands-parents
    Génétiquement allergiques
    A la musique synthétique
    Ecrites dans la tradition
    Des p'tites chansons
    Mes chansons c'est toujours pareil
    C'est plutôt du confidentiel
    Tu peux remballer tout Coco
    On veut d'la muzak du disco
    Elles ne rapporteront pas même
    Des clopinettes à la SACEM
    Je les écris pour pas un rond
    Mes p'tites chansons
    Mes petites chansons me soulagent
    Elles grattent où ça ma démange
    Elles ont aussi le défaut
    De ne remuer que des mots
    Pour dire ce qui va pas sur terre
    Il faudrait plus qu'un inventaire
    Ca sera jamais assez long
    Une p'tite chanson

    Mes petites chansons monotones
    Même si elles ne plaisent à personne
    Moi je les cultive en secret
    Entre les pages d'un cahier
    Je les peaufine, les fignole
    Je les bichonne, les cajole
    Je me chante sous l'édredon
    Mes p'tites chansons
    Peut-être vous aussi un jour
    Ressentirez à votre tour
    Comme un petit besoin pressant
    L'envie de mettre noir sur blanc
    Un coup de cœur, un coup de misère
    Un coup de sang, un coup de colère
    Vous écrirez dans votre ton
    Une p'tite chanson
    Post-scriptum des années plus tard
    En rechantant ça par hasard
    Je me dis mon petit Patou
    La chute est un peu molle du genou
    Sors ton stylo, faut que tu fasses
    Une fin qui soit vraiment classe
    Car elle pourrait devenir ta
    Centième chanson!

    © PATRYS
      Les pruniers 
     

    Mon voisin est un menuisier-ébéniste de talent, travaillant différentes essences d’arbres pour le plus grand bonheur de ses fidèles clients. Le seul bois qu’il ne travaillera pas est celui de ses pruniers devenus imposants au fil du temps, quelques décennies ont suffi pour former un bosquet bien ombragé, à l’abri des regards. Mais ils ont fait de nombreux « petits » alentours, d’abord de minuscules scions, puis se sont installés tout contre la clôture grillagée mitoyenne créant un rideau de troncs serrés, longilignes, en finissant pas de monter vers le ciel. Cadre sympathique, original, une barrière végétale contre le vent d’ouest au début, puis la croissance de ces pauvres pruniers est devenue insupportable, (inquiétante même !) et après concertation de voisinage, il a bien fallu se résoudre à s’en séparer.

      La tronçonneuse a rempli sa mission, patiemment et rapidement, impitoyablement, mais dégageant une nouvelle vue, une délivrance, un soleil qui traverse à nouveau l’espace reconquis. Le menuisier en a profité pour procéder à un vrai et nécessaire nettoyage autour de « sa petite forêt », le paradis sur Terre, enfin presque…

      Les semaines, les mois passant, on a vu une multitude de jeunes pousses (de pruniers bien sûr) sortir de terre, gagner toujours plus de terrain, grandir et devenir des scions, de nouveaux scions indésirables, mais bien présents, bien vivants… prendre possession des lieux à nouveau chez notre sympathique artisan ! Situation désespérante, un tantinet angoissante, on reste pantois, on se sent tout petit devant une telle manifestation de puissance de la Nature.

      Bien sûr une autre intervention de l’homme (mon voisin) est souhaitable, imminente, urgente, radicale (elle sera faite très prochainement et ne sera pas la dernière malheureusement pour notre ami), afin de discipliner quelque peu cette Nature indomptable mais si chère à nos cœurs.

            Lucie Centro
      La fée Morgane 
      Il lui a donné rendez-vous sur la fête foraine. Elle embrasse sa grand-mère, qui suce des bonbons devant la télé.

    « Je rentre pas tard, Mémé...demain, j'ai cours! »

      Elle descend par le Mont Capron: elle aime passer devant le petit théâtre de verdure, sous la voûte des arbres. Il y fait frais et sombre. Le temps de quelques respirations, elle se sent comme la fée Morgane dans la forêt, au milieu des sortilèges. Pour ça, il lui faut ignorer le groupe de garçons braillards assis sur les marches du théâtre, entourés de packs de bière. Elle n'a pas peur, elle les connaît, leur fait un petit signe de fée. Marc sera près de la barbe à papa. Elle se prépare, il va falloir lui dire...Il a pris trop de place dans sa vie, la place du propriétaire. Ah ce geste, quand il la saisit par la nuque...!

    « Viens par là, tu es à moi !».

    L'autre jour, il a dit à Mémé, en rigolant:

    « Si elle me trompe, je la tue! »

      Jamais elle n'aurait cru ça possible, elle veut de la légèreté, de la liberté. S'appartenir. Voir sa vie devant elle. Une route sous le vaste ciel et partout des chemins tentants à prendre à sa guise. Elle sent bien que Marc ne serait pas un bon compagnon, qu'il l'empêcherait de s'envoler. C'est pour ce soir: elle va lui dire...qu'est-ce qu'elle va lui dire ?

    « Ecoute, j'aimerais qu'on arrête de se voir, nous deux... »

    Juste cette phrase... elle n'arrive même pas à l'imaginer. Pourtant, plus elle attendra, plus il s'installera dans l'illusion d'un futur : un petit couple, une petite maison, de petites idées. Une petite vie sans rien dedans, que du désespoir d'oiseau en cage.

      Arrivée en vue de la Place du Jeu de Paume, le cœur lui manque, elle s'assied un moment sur l'herbe, face au Lycée Félix Faure, son lycée. La fête fait son bruit violent, sa tête se remplit de chaos. Elle regrette de s'être emballée pour un garçon « peu recommandable », comme dit Mémé, Mémé qui prétend aussi l'avoir vu jouer avec un cran d'arrêt, « une lame grande comme ça, tu parles si j'ai eu peur ! »...

    Allez, debout, va lui parler, tu es une grande fille, tu es la fée Morgane... Elle l'aperçoit, une barbe à papa dans chaque main, la mine sombre, sûrement parce qu'elle est en retard. Elle le trouve ridicule, sa décision s'affermit.

    – Salut !

    – Salut !

      Il lui tend le fuseau poisseux, l'embrasse, ils marchent. Elle s'excuse pour le retard. Ils longent les stands sans les voir, dans les cris, les rires, les tirs de carabines, les musiquettes, le scintillement brutal des animations lumineuses. Elle se sent étrangère. Ils ont fini leur barbe à papa, le silence pèse. Elle l'emmène à l'écart du vacarme et des lumières. Elle lui parle, enfin...Elle demande pardon, elle dit tout, surtout sa volonté de vivre libre, et, pour finir, qu'elle ne l'aime plus. Il se tait, sonné, très pâle. Puis en la regardant dans les yeux, il sort en un éclair le couteau de sa poche, dégage la lame luisante, et frappe. Au cou. Fort. Plusieurs fois. Du sang. Elle tombe sans crier. Il part en courant. Personne n'a rien vu. Le sang coule dans l'herbe, c'est fini. Sa petite âme s'envole, elle se sent légère. Elle monte, monte. Elle voit toute la place maintenant, la foule, les manèges, une agitation brouillonne, des groupes se font, se défont, des enfants courent, des amoureux se regardent, des jeunes tirent sur des cibles en carton, et partout ça scintille, ça clignote ...elle n'entend rien, pas un bruit, elle flotte au-dessus de la vie... Enfin, elle l'aperçoit, il marche sans savoir, pâle, si pâle, petit garçon perdu. Elle aimerait le prendre dans ses bras, le bercer. Tout est réparé, c'est ça qu'elle voudrait lui dire. Il nettoie le couteau au robinet, derrière un stand.

    « Oui, fais ça, c'est bien! Personne ne saura que c'est toi... »

    Elle monte encore et encore, apaisée. La mort commence...

     

                          Dominique Langlet

     
     
     
         

    Revue trimestrielle de l’association « LIRECRIRE » de Beauvais

    N°04 - Octobre 2011


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  • Parcours D'orientation
      J’ai un sens de l’orientation hors pair. Où que je sois je retrouve mon chemin… Pourtant, ce soir, j’ai des doutes. Il me semble que je tourne en rond. Quelle idiote ! Je suis perdue. En forêt. La nuit tombe. Et j’ai peur. Je ne peux pas crier, je ne veux pas pleurer, je ne sais pas quoi faire. J’ai froid.
    J’aimerais tant que la forêt me protège ; que la mousse me fasse un matelas et les feuilles mortes une couverture ; que les châtaignes et les champignons me nourrissent ; que les cerfs m’offrent un spectacle nocturne et enfin que le chant du rossignol me berce.
    Ça y est, il fait nuit. Je n’ai plus le choix, je dois me protéger. Du froid. Des animaux. Il n’y a pas de loups ici. Des renards… peut-être… c’est plus petit… c’est mieux. Qu’est-ce qui vient de s’envoler. Ça vole la nuit, les oiseaux ? Une chauve-souris ! Au secours… à l’aide… Il n’y a personne et ça résonne. Oh Mon Dieu !
    Je vais marcher jusqu’à épuisement et m’endormir et ce sera demain. Mais où aller ? Par ici ? Non. Par là ? Non. J’entends mes pas. De plus en plus rapides. Le craquement des brindilles que je piétine. Je ne supporte plus. J’ai l’impression d’être suivie. Non c’est l’écho. Si, je suis suivie, j’en suis sure. A l’aide ! Ne te retourne pas. Non ne te retourne pas. Derrière moi, des bras… les branches des arbres. Ce n’est pas possible, il faut que je m’arrête, il faut que ça s’arrête. Un vrai cauchemar. Oui c’est ça, c’est un cauchemar.
    Stop ! Ce n’est pas vrai. Je vais mourir. Je suis sûre que je vais en mourir, de peur, de faim, dévorée par des loups. Mais je ne survivrai pas. Ce n’est pas possible. Mais pourquoi les arbres perdent autant de branches, j’ai l’impression qu’à chaque instant l’une d’elle va me tomber dessus. Ce serait ça la solution : une branche, une grosse et tout serait fini. Ça ne serait pas douloureux. Et rapide. Je n’en peux plus.
    La nuit est claire. Je vois tout. Ça me fait peur. Fermer les yeux ? Non c’est pire. Pourquoi la nuit est si claire. C’est la pleine lune ? Les loups. Mais qu’est-ce que je raconte. Il faut que je me calme. Bon, je me calme. Respirer. Fort. On ne t’entendra pas. Ne t’inquiète pas. La forêt est tellement bruyante. Des bestioles qui rampent, des branches qui frémissent, des loups qui hurlent. NON IL N’Y A PAS DE LOUP. Il faut que je grimpe à un arbre. Pour me protéger des bêtes sauvages. Tout au moins de celles qui rampent ou qui hurlent. Allons-y. Impossible de grimper. J’essaie encore. Aie ! Ma tête.
    Encore cette chauve-souris. Que me veut-elle ? Mourir, je veux mourir. Là, tout de suite. Des branches m’attrapent et me secouent.
    - Mais qu’est-ce qu’elle fait là ?
    Elle parle. La chauve souris parle.
    - Madame, vous allez-bien.
    Non je ne vais pas bien, je parle à une chauve-souris.
    - Aide-moi à la porter.
    Où m’emmène-t-elle ? En enfer ? Je savais que j’allais mourir.
    - Du sang, il faut faire vite.
    Un vampire. C’est un vampire.
    - Vite, emmenons-la à l’hôpital.

    Eveline

     


     
       
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  • La Passeuse
     

      Marinette et sa famille habitent une ferme entre le village du Fayet et la commune de St Gervais en Haute Savoie. Elle connait moins la forêt que les chemins d’alpage s’y rendant quelquefois pour apporter le casse-croûte à son oncle qui débarde du bois avec l’aide de sa vieille jument Pâquerette. D’ordinaire la vie est douce dans ce hameau agricole, mais en cette fin d’hiver 1942, les circonstances plombent la vie de la petite communauté : Une famille de réfugiés est arrivée hier et il faut les évacuer rapidement vers la Suisse. C’est l’oncle Dominique qui fait le passeur, mais un zona qui tarde à guérir le fait souffrir. Il demande à Marinette de l’accompagner. Elle accepte d’emblée car au sein de la famille des fuyards, une petite fille de son âge l’a subjuguée en jouant un morceau de violon. Elles ont échangé ensuite les rubans de leurs nattes.

      Pour la sécurité du groupe, il faut attendre la nuit de préférence sans lune. En file indienne et bouche cousue, la petite troupe pénètre dans la forêt. Amie le jour, celle-ci n’a plus du tout le même aspect. Les grands sapins majestueux semblent se serrer pour faire front à un éventuel envahisseur. L’humidité les enveloppe et le froid pique les visages. Un moment d’émotion pour tous quand une plaque de neige s’effondre entre deux marcheurs. Personne ne bronche et chacun poursuit son chemin. Les pas sont assourdis dans la couche immaculée mais la forêt n’est jamais muette. Un hululement de chouette rond brusquement le silence. En passant devant la cabane des chasseurs, ils respirent d’aise car Dominique a précisé qu’elle se trouvait en zone libre. Soudain, une éclaircie, un champ s’étend en lisière de la forêt, lumineux et accueillant.

     Le groupe est sauvé, Marinette et Dominique rebroussent chemin soulagés et heureux d’avoir accompli leur mission. Le lendemain de cette sortie épique, Marinette a voulu couper ses tresses. Elle était devenue grande !

    Francine

     
       
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  • Syndicat intercommunal d'Assainissement des communes de la Vallée du Ru du Mesnil


    Document non daté -  Probablement en 2009
     
     

    Pour en savoir plus.......

     

    Article déjà publié le 30/08/2010 11:04

      Tendance
       

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  • La fée Morgane  
     

      Il lui a donné rendez-vous sur la fête foraine. Elle embrasse sa grand-mère, qui suce des bonbons devant la télé.

    « Je rentre pas tard, Mémé...demain, j'ai cours! »

      Elle descend par le Mont Capron: elle aime passer devant le petit théâtre de verdure, sous la voûte des arbres. Il y fait frais et sombre. Le temps de quelques respirations, elle se sent comme la fée Morgane dans la forêt, au milieu des sortilèges. Pour ça, il lui faut ignorer le groupe de garçons braillards assis sur les marches du théâtre, entourés de packs de bière. Elle n'a pas peur, elle les connaît, leur fait un petit signe de fée. Marc sera près de la barbe à papa. Elle se prépare, il va falloir lui dire...Il a pris trop de place dans sa vie, la place du propriétaire. Ah ce geste, quand il la saisit par la nuque...!

    « Viens par là, tu es à moi !».

    L'autre jour, il a dit à Mémé, en rigolant:

    « Si elle me trompe, je la tue! »

      Jamais elle n'aurait cru ça possible, elle veut de la légèreté, de la liberté. S'appartenir. Voir sa vie devant elle. Une route sous le vaste ciel et partout des chemins tentants à prendre à sa guise. Elle sent bien que Marc ne serait pas un bon compagnon, qu'il l'empêcherait de s'envoler. C'est pour ce soir: elle va lui dire...qu'est-ce qu'elle va lui dire ?

    « Ecoute, j'aimerais qu'on arrête de se voir, nous deux... »

    Juste cette phrase... elle n'arrive même pas à l'imaginer. Pourtant, plus elle attendra, plus il s'installera dans l'illusion d'un futur : un petit couple, une petite maison, de petites idées. Une petite vie sans rien dedans, que du désespoir d'oiseau en cage.

      Arrivée en vue de la Place du Jeu de Paume, le cœur lui manque, elle s'assied un moment sur l'herbe, face au Lycée Félix Faure, son lycée. La fête fait son bruit violent, sa tête se remplit de chaos. Elle regrette de s'être emballée pour un garçon « peu recommandable », comme dit Mémé, Mémé qui prétend aussi l'avoir vu jouer avec un cran d'arrêt, « une lame grande comme ça, tu parles si j'ai eu peur ! »...

    Allez, debout, va lui parler, tu es une grande fille, tu es la fée Morgane... Elle l'aperçoit, une barbe à papa dans chaque main, la mine sombre, sûrement parce qu'elle est en retard. Elle le trouve ridicule, sa décision s'affermit.

    – Salut !

    – Salut !

      Il lui tend le fuseau poisseux, l'embrasse, ils marchent. Elle s'excuse pour le retard. Ils longent les stands sans les voir, dans les cris, les rires, les tirs de carabines, les musiquettes, le scintillement brutal des animations lumineuses. Elle se sent étrangère. Ils ont fini leur barbe à papa, le silence pèse. Elle l'emmène à l'écart du vacarme et des lumières. Elle lui parle, enfin...Elle demande pardon, elle dit tout, surtout sa volonté de vivre libre, et, pour finir, qu'elle ne l'aime plus. Il se tait, sonné, très pâle. Puis en la regardant dans les yeux, il sort en un éclair le couteau de sa poche, dégage la lame luisante, et frappe. Au cou. Fort. Plusieurs fois. Du sang. Elle tombe sans crier. Il part en courant. Personne n'a rien vu. Le sang coule dans l'herbe, c'est fini. Sa petite âme s'envole, elle se sent légère. Elle monte, monte. Elle voit toute la place maintenant, la foule, les manèges, une agitation brouillonne, des groupes se font, se défont, des enfants courent, des amoureux se regardent, des jeunes tirent sur des cibles en carton, et partout ça scintille, ça clignote ...elle n'entend rien, pas un bruit, elle flotte au-dessus de la vie... Enfin, elle l'aperçoit, il marche sans savoir, pâle, si pâle, petit garçon perdu. Elle aimerait le prendre dans ses bras, le bercer. Tout est réparé, c'est ça qu'elle voudrait lui dire. Il nettoie le couteau au robinet, derrière un stand.

    « Oui, fais ça, c'est bien! Personne ne saura que c'est toi... »

    Elle monte encore et encore, apaisée. La mort commence...

     

                          Dominique Langlet

     
       
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     N°04 - Octobre 2011 

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  • Les pruniers  
     

    Mon voisin est un menuisier-ébéniste de talent, travaillant différentes essences d’arbres pour le plus grand bonheur de ses fidèles clients. Le seul bois qu’il ne travaillera pas est celui de ses pruniers devenus imposants au fil du temps, quelques décennies ont suffi pour former un bosquet bien ombragé, à l’abri des regards. Mais ils ont fait de nombreux « petits » alentours, d’abord de minuscules scions, puis se sont installés tout contre la clôture grillagée mitoyenne créant un rideau de troncs serrés, longilignes, en finissant pas de monter vers le ciel. Cadre sympathique, original, une barrière végétale contre le vent d’ouest au début, puis la croissance de ces pauvres pruniers est devenue insupportable, (inquiétante même !) et après concertation de voisinage, il a bien fallu se résoudre à s’en séparer.

      La tronçonneuse a rempli sa mission, patiemment et rapidement, impitoyablement, mais dégageant une nouvelle vue, une délivrance, un soleil qui traverse à nouveau l’espace reconquis. Le menuisier en a profité pour procéder à un vrai et nécessaire nettoyage autour de « sa petite forêt », le paradis sur Terre, enfin presque…

      Les semaines, les mois passant, on a vu une multitude de jeunes pousses (de pruniers bien sûr) sortir de terre, gagner toujours plus de terrain, grandir et devenir des scions, de nouveaux scions indésirables, mais bien présents, bien vivants… prendre possession des lieux à nouveau chez notre sympathique artisan ! Situation désespérante, un tantinet angoissante, on reste pantois, on se sent tout petit devant une telle manifestation de puissance de la Nature.

      Bien sûr une autre intervention de l’homme (mon voisin) est souhaitable, imminente, urgente, radicale (elle sera faite très prochainement et ne sera pas la dernière malheureusement pour notre ami), afin de discipliner quelque peu cette Nature indomptable mais si chère à nos cœurs.

     
                                   Lucie Centro

     
       
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     N°04 - Octobre 2011 

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  • Les Petites Chansons  
      Tes chansons m'a dit un ami
    Ont un petit air de famille
    Elles sont les petits-enfants
    Des chansons de nos grands-parents
    Génétiquement allergiques
    A la musique synthétique
    Ecrites dans la tradition
    Des p'tites chansons
    Mes chansons c'est toujours pareil
    C'est plutôt du confidentiel
    Tu peux remballer tout Coco
    On veut d'la muzak du disco
    Elles ne rapporteront pas même
    Des clopinettes à la SACEM
    Je les écris pour pas un rond
    Mes p'tites chansons
    Mes petites chansons me soulagent
    Elles grattent où ça ma démange
    Elles ont aussi le défaut
    De ne remuer que des mots
    Pour dire ce qui va pas sur terre
    Il faudrait plus qu'un inventaire
    Ca sera jamais assez long
    Une p'tite chanson

    Mes petites chansons monotones
    Même si elles ne plaisent à personne
    Moi je les cultive en secret
    Entre les pages d'un cahier
    Je les peaufine, les fignole
    Je les bichonne, les cajole
    Je me chante sous l'édredon
    Mes p'tites chansons
    Peut-être vous aussi un jour
    Ressentirez à votre tour
    Comme un petit besoin pressant
    L'envie de mettre noir sur blanc
    Un coup de cœur, un coup de misère
    Un coup de sang, un coup de colère
    Vous écrirez dans votre ton
    Une p'tite chanson
    Post-scriptum des années plus tard
    En rechantant ça par hasard
    Je me dis mon petit Patou
    La chute est un peu molle du genou
    Sors ton stylo, faut que tu fasses
    Une fin qui soit vraiment classe
    Car elle pourrait devenir ta
    Centième chanson!

    © PATRYS
     
       
     Revue trimestrielle de l’association « LIRECRIRE » de Beauvais
     N°04 - Octobre 2011 

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  • LE TROU DU DIABLE 

     

    Autant de nantis que de pauvres gens sont nombreux à se rendre à la croisée des chemins.

      Ils restent là un moment les yeux grands ouverts sur le trou sans fond. Puis tous s’en reviennent par les vieilles haies d’épines noires.

      À tout prendre, mieux vaut garder par devers soi sa misère, que de perdre son âme à la décharger dans le cul de basse-fosse du Diable.

                           Gilles Toulet

     

    ÉCH TREU D’ DIAB’

     

      Tant d’nintis qu’éd pov’ gins, is sont gramint à s’rènne à l’croésée d’chès c’mins.

      In momint, is rest’é lo à bayer d’vant ch’treu sans fond.

    Pi tertous is s’ inrviennt’t pèrt chés vieilles hailles d’épeines noères.

      À tout prènne, i veut miu warder pèrt édvers li s’mizér, qu’éd perd’ esn âme à l’déquertcher din ch’tchul d’basse-fosse d’éch Diab’.

     
     
       
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     N°04 - Octobre 2011 

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  • Ç’était demain 
      

      Le bâtiment est toujours là, paré de ses portes monumentales, tel que je l’avais connu. A deux pas du centre-ville, la bâtisse du XVIIe se dresse fièrement. Deux étages, pas plus. Une façade flanquée de six fenêtres de près de deux mètres. L’élégance, la sobriété calculée, le luxe d’un hôtel particulier. Au numéro 11 de la rue Paillot de Montabert.  Du bon côté. De l’autre, ils ont effacé l’ancien fief des prostituées. Dans ces ruelles étroites de la vieille ville de Troyes, il y a trente ans de cela, les filles se faisaient face, en vitrine, comme dans les capitales du Nord. Maintenant, tout est propre, aseptisé. Les mêmes enseignes dans toutes les villes. Points de repère pour ceux qui ont peur de l’Inconnu, elles ponctuent les quartiers autrefois malfamés et crasseux.

      J’aime pénétrer sous le porche par la petite porte inscrite entre ces deux mastodontes de chêne grisé. Sur les pavés, meulés par les roues cerclées de fer des calèches, on peut encore entendre résonner le pas des chevaux. La cour carrée est à l’abandon. Au centre, le massif n’abrite plus les fleurs odorantes et chatoyantes qui regardaient passer les cieux changeants de Champagne, s’amusaient des va-et-vient des calèches transportant des notables en perruques, parfumés et poudrés. La valse des maîtresses à faire rougir les pivoines. L’appartement de ma tante Kousmine se trouvait au premier étage. Son mari était linotypiste, atteint de saturnisme ; il avait mis fin à ses jours à l’âge cinquante ans d’un coup de révolver. Il m’a fallu poser bien des questions pour savoir la vérité sur sa brutale disparition. J’y venais enfant me délecter de liqueur de cassis maison. J’engouffrais les saucisses chaudes entassées sur les pics alors que les adultes parlaient, indifférents. Ma passion, pendant ces heures interminables, se trouvait dans le petit salon. J’arrangeais à ma façon « La Marche Turque », virtuose d’un jour, happée par la masse du piano demi-queue qui sentait l’encaustique. Saoule de musique et de crème de cassis, je sortais heureuse comme un enfant peut l’être de si petites choses. La nuit serait douce; j’étais une artiste.

      Dans les années 70, ce quartier médiéval devait être rasé. Parkings ou immeubles neufs. Fort heureusement après une visite à Rouen, le maire de l’époque, Robert Galley, décida qu’il conserverait lui aussi la vieille ville telle quelle. J’arpente. Les rues bordées de maisons à pans de bois. La tour du boulanger au croisement des deux rues principales. La ruelle des Chats si étroite qu’il suffit d’étendre les bras pour toucher les murs opposés. L’hôtel particulier du Vauluisant, en pierre sèche calcaire, un chef d’œuvre architectural, dont le nom m’envoûtait. Le cinéma L’Alhambra, avec son patchwork d’affiches, maintenant fermé et tagué. Partout des poutres sculptées que l’on découvre dans les hauteurs et les rues pavées glissantes où les pas résonnent. Que fais-je donc ici ?

      Août, comme juillet, sous la pluie. Depuis plusieurs années déjà. Est-ce dû au réchauffement climatique ?  Aux variations enregistrées depuis des millions d’années par notre système solaire à chaque passage dans un bras de la Voie Lactée ?

     Moi qui suis restée là, enfermée à travailler, je m’en moque un peu…

      Les nuages, masses sombres, se lient. Les colères du vent détruisent les tableaux ourlés qu’ils ont construits. La terre mouillée développe des relents de sang séché et de fer humide. Ces fragrances singulières s’exhalent sous les caresses de l’eau.

      Mes racines champenoises avec ses étés brûlants, soleil de plomb des vacances à la campagne, douces rémanences sous mes paupières d’adulte. A fleur de peau. Y en aura-t-il à nouveau ?

      Mes souvenirs d’enfant refont surface comme les poissons prisonniers des longs de filets de traîne.

      Le potager de mamie Valérie était caché par les plants d’asperges folles à côté du puits en bois bancal. L’odeur du carré de fraises ; on mangeait en silence pour ne pas être découvertes, mes amies et moi. Mais le silence ne suffit pas à masquer les larcins des enfants…

      Mon jardin se trouvait derrière un grand sapin, celui d’un Noël glacial ;  le gel brisait nos phalanges. Ses longues branches abritaient la tombe de ma souris Minnie surmontée d’une croix en bois de sureau. Au printemps, des œillets de poètes égayaient les rangées de laitues croquantes, de radis et de fines carottes pas encore dédoublées. Les tamaris délimitaient le potager dans un halo rose et vert. Derrière le grillage, la basse-cour et son coq Marcel. Il sautait sur mes jambes, ses ergots lancés vers moi, lorsque je pénétrais pour récupérer les œufs. Il me terrifiait, il me détestait peut-être aussi. Pour me consoler et me féliciter, mamie préparait un grand bol de riz au chocolat. De quoi retourner affronter à nouveau Marcel pour un autre bol.

      Dans ce village natal je passais tous mes étés. A une quarantaine de kilomètres de Troyes. Le noyer quatre fois centenaire m’accueillait chaque jour. Absorbée, je contemplais le panorama du haut de ma branche. J’étudiais les moindres changements du ciel, des chants d’oiseaux et des couleurs de la terre, des champs, des forêts. L’odeur chaude des blés mûrs m’arrivait par vagues successives. J’y devenais stylite. J’adorais la solitude. Et ne connaissais qu’elle. La maison familiale se trouvait dans un hameau isolé du centre du village. Trois cents habitants en comptant les chats errants, les chiens et les troupeaux de vaches. Grand terrain de jeu qu’un enfant parcourait librement, en toute sécurité.

    Ghyslène Robbe

     
          
     Revue trimestrielle de l’association « LIRECRIRE » de Beauvais
     N°04 - Octobre 2011  

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  • Bulletins Météo du 15 au 22 avril 2012


      C Ce matin 15/04/2012  à Jouy

      Nuageux à dégagé -Vent fort Nord Est

    Hier T° Maxi +11°C -Vent modéré N/E

      Couvert à dégagé 

    Total Pluvio. : 105mm

       760mm/Hg 

      +8°C Le matin du 15/04/2011 à Jouy

    Variable-  Vent  faible

      T° Maxi +14°C - Total Pluvio. : 123mm 

    768mm/Hg   

      C Ce matin 16/04/2012  à Jouy

      Nuageux à dégagé -Vent fort Nord Est

    Hier T° Maxi +7°C -Vent Fort N/E

      Couvert à dégagé 

    Total Pluvio. : 105mm

       769mm/Hg 

      +6°C Le matin du 16/04/2011 à Jouy

    Variable-  Vent  Nul

      T° Maxi +17°C - Total Pluvio. : 123mm 

    768mm/Hg   

      C Ce matin 17/04/2012  à Jouy

      Couvert -Vent fort Sud

    Hier T° Maxi +9°C -Vent Fort N/E

      Couvert à dégagé 

    Total Pluvio. : 105mm

       762mm/Hg  

        +6°C Le matin du 17/04/2011 à Jouy

    Variable-  Vent  modéré N/O

      T° Maxi +17°C - Total Pluvio. : 123mm 

    767mm/Hg   

    +2°C Ce matin 18/04/2012  à Jouy

      Couvert -Vent fort Sud- Pluie

    Hier T° Maxi +5°C -Vent Fort Sud

      Couvert -Pluie

    Total Pluvio. : 105mm

       745mm/Hg  

        +7°C Le matin du 18/04/2011 à Jouy

    Variable-  Vent  faible

      T° Maxi +21°C - Total Pluvio. : 123mm 

    764mm/Hg   

    +3°C Ce matin 19/04/2012  à Jouy

      Couvert -Vent fort Sud- Pluie

    Hier T° Maxi +9°C -Vent Fort Sud

      Couvert -Pluie - pluviomètre:12mm

    Total Pluvio. : 117mm

       746mm/Hg  

      +11°C Le matin du 19/04/2011 à Jouy

    Beau temps -  Vent  nul 

      T° Maxi +24°CTotal Pluvio. : 123mm 

    763mm/Hg   

      +3°C Ce matin 20/04/2012  à Jouy

      Couvert -Vent modéré Sud- Pluie

    Hier T° Maxi +10°C -Vent Fort Sud

      Couvert -Pluie - pluviomètre: 5mm

    Total Pluvio. : 122mm

       751mm/Hg  

      +12°C Le matin du 20/04/2011 à Jouy

    Beau temps -  Vent  nul 

      T° Maxi +25°CTotal Pluvio. : 123mm 

    762mm/Hg   

      +4°C Ce matin 21/04/2012  à Jouy

      Couvert à dégagé -Vent modéré Sud- Pluie

    Hier T° Maxi +10°C -Vent Fort Sud

      Couvert -Pluie - pluviomètre: 10mm

    Total Pluvio. : 132mm

       753mm/Hg  

      +12°C Le matin du 21/04/2011 à Jouy

    Beau temps -  Vent  faible

      T° Maxi +23°CTotal Pluvio. : 123mm 

    762mm/Hg   

      +3°C Ce matin 22/04/2012  à Jouy

      Couvert à dégagé -Vent fort Sud

    Hier T° Maxi +10°C -Vent Fort Sud

      Couvert à dégagé -giboulée -

    pluviomètre: 4mm

    Total Pluvio. : 136mm

       758mm/Hg  

      +12°C Le matin du 22/04/2011 à Jouy

    Beau temps -  Vent  faible

      T° Maxi +24°CTotal Pluvio. : 123mm 

    760mm/Hg  
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    Choisissez votre carburant!
        

    Pompes piratées dans l'Oise : 2000 litres de gazole envolés
    Pas d’effractions, pas de détérioration. C’est vraisemblablement un piratage électronique des pompes à Auneuil qui a permis aux auteurs de les vider de leur carburant.
    Publié le 01.12.2011
    AUNEUIL, HIER. Après avoir piraté deux des quatre pompes à essence, un groupe de malfaiteurs chevronnés a réussi à siphonner plus de 2 000 l de gazole à la station-service de l’enseigne Carrefour Market.

    C’est un vol peu ordinaire. A des années-lumière des habituelles filouteries de carburant et des fameux « PSP » (« partir sans payer ») bien connus des pompistes. Dans la nuit de samedi à dimanche, deux des quatre automates de la station-service du Carrefour Market d’Auneuil, près de Beauvais, ont été la cible d’un incroyable piratage.
    Une attaque qui s’est soldée par l’invraisemblable vol de plus de 2 000 l de gazole. En fait, tout le contenu de la cuve. Du jamais-vu.
    « Quand, lundi matin, on s’est aperçus que les pompes étaient hors service, on a fait appel à un prestataire, explique-t-on au groupe Carrefour. C’est ce dépanneur qui a remarqué que les pompes avaient été trafiquées. Il a notamment constaté que la jauge des cuves avait anormalement baissé par rapport au nombre de transactions enregistrées… »

    Le siphonnage du carburant aurait débuté vers 23 heures. Alors que les abords de la station sont déserts et noyés de brouillard, une camionnette s’arrête. Un homme en descend et reste plusieurs dizaines de minutes au pied d’une des pompes, avant de repartir. Le début d’un étrange et mystérieux ballet. A intervalles réguliers, plusieurs véhicules utilitaires viendront eux aussi, cette nuit-là, se servir en carburant sans jamais débourser le moindre centime. « C’est une histoire abracadabrante, glisse un proche de l’affaire. Au total, il y a bien eu douze ou treize véhicules à passer à la station-service selon les bandes vidéo. Autant dire que, pour emporter plus de 2 000 l de gazole (NDLR : l’équivalent de 2 700 €), ceux qui ont fait le coup ont dû remplir des dizaines et des dizaines de jerricans. »

    La scène a donc été filmée par les caméras de vidéoprotection et les bandes ont bien sûr été remises à la gendarmerie. Néanmoins, l’exploitation des images s’annonce difficile pour les enquêteurs, en raison de l’épais brouillard tombé sur Auneuil et la région, samedi soir. « Tout ce que l’on peut dire pour l’instant, c’est qu’il s’agit d’un travail de professionnels. Ils n’ont rien détérioré, mais ils sont parvenus à pirater les pompes par voie électronique. »
    Reste à savoir si la petite station-service du sud de Beauvais a été ciblée par hasard. Les pompes du Carrefour Market seraient-elles plus vulnérables que les autres? « Non, assure un spécialiste. Les protocoles de sécurité sont les mêmes pour tous les appareils fonctionnant 24 heures/24, que ce soit dans les grandes surfaces ou dans les stations appartenant à des pétroliers. » Le groupe Carrefour fait d’ailleurs savoir que, jusqu’alors, jamais ses stations-service n’avaient encore été victimes d’une attaque de ce type.
    Le Parisien


     

     

    Choisissez votre carburant disait la voix dans la station....

    Ils ont fait leur choix!

    "Reste à savoir si la petite station-service du sud de Beauvais a été ciblée par hasard"
    La voila la grande question.
    Ne va-t-il pas y avoir une vague de piratages nocturnes dans toutes ces stations.
    Si la méthode de piratage électronique n'est pas élucidée rapidement, il va falloir fermer ou faire garder ces stations, au demeurant si vulnérables.
    On peut remarquer que le compte rendu de ces évènements change quelque peu au fil de l'article.
    Au début il est question de siphonnage et aussi de pompes trafiquées, pour en conclure à un travail de professionnels qui n'ont rien détérioré, mais qui sont parvenus à pirater les pompes par voie électronique.
    Où sont passés les 850 litres de super dont parle L'Observateur et RTL.fr ?

     
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  • Le personnel de la commune a encore bien travaillé.
     



    Et pourtant il pleut tous les jours

    Massif à Jouy en 2007

    Pour en savoir plus.......

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  • Titre
     
     
       
     Revue trimestrielle de l’association « LIRECRIRE » de Beauvais
     N°04 - Octobre 2011 

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  • Réalisé par Laurent Charbonnier, avec Cécile de France
    A chaque saison, la terre entière résonne des chants, des râles et des cris amoureux des animaux. La danse et les offrandes sont souvent les meilleurs instruments pour attirer l'être convoité, donnant lieu à des parades parfois cocasses ou attendrissantes, souvent spectaculaires.
    Dauphins, lions, poissons clowns, oiseaux de toutes sortes, kangourous, singes, crabes ou insectes, tous les individus s'évertuent à séduire pour s'accoupler et donner la vie. Leurs rites amoureux constituent un miroir où l'homme se reconnaîtra bien souvent...
    A travers des images magnifiques et touchantes, Les Animaux amoureux nous invite à un voyage aux quatre coins du monde, au coeur des plus extraordinaires épopées amoureuses.
    Superbe documentaire, bercé par une musique qui lui colle parfaitement. Quelle beauté! Un film rare, contemplatif d'un univers d'amoureux qui nous séduisent et nous font d'autant plus sourire qu'on y reconnait bien souvent des comportements communs avec les humains. De très belles scènes se succèdent. Un spectacle superbe et réjouissant.


    _________________

     


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