• Insectes, plantes et téléphone

    Insectes, plantes et téléphone
      Des insectes utilisent des plantes comme un téléphone
    http://www.futura-sciences.com/   
    Entre ceux qui volent et ceux qui rampent, des insectes d'espèces différentes mais s'intéressant aux mêmes plantes peuvent se laisser des messages sur les feuilles. Pour qu'on les laisse tranquilles, ils inscrivent, olfactivement, « Occupé ».
    C'est une sorte de coopération entre différentes espèces d'insectes que viennent de mettre en évidence des chercheurs hollandais du NIOO (Institut néerlandais d'écologie). Lorsqu'un insecte vivant sur le sol, mangeur de racines, s'installe sur une plante qui lui convient, il grimpe sur ses feuilles et y dépose un message chimique, signifiant très exactement « cette plante est déjà occupée ». Si d'aventure, un insecte volant entendait utiliser cette plante, il saura lire cette pancarte olfactive et aller un peu plus loin.
    En découvrant ce phénomène, Roxina Soler et ses collègues (Jeffrey Harvey, Martijn Bezemer, Wim van der Putten et Louise Vet) ont ainsi résolu une énigme ancienne : pourquoi certains insectes volants semblent-ils moins se plaire lorsqu'on les force à vivre sur des plantes colonisées par des insectes fouisseurs ? Ces chercheurs travaillent au Département des interactions multitrophiques. Comme le nom du laboratoire l'indique, son sujet d'intérêt est l'étude des liens qui se tissent entre différents niveaux trophiques, c'est-à-dire entre des organismes qui occupent des places différentes dans la chaîne alimentaire.
    La chenille du petit diptère Delia radicum vit sur la moutarde noire, ou moutarde des champs (Brassica nigra). Il en occupe le sous-sol et le rez-de-chaussée, signale sa présence, ce qui peut intéresser la piéride du chou (Pieris brassicae), qui vit dans les étages supérieurs. Mais il semble bien que le message soit capté par un pirate, la guêpe parasite (Cotesia glomerata), qui cherche des chenilles dodues pour y pondre ses œufs. Oui mais l'hychneumonidé Lysibia nana est attiré lui aussi par la probabilité d'y trouver sa proie, la guêpe parasite, justement... © Department of Multitrophic Interactions (MTI)/NIOO
    Les ennemis de mes ennemis sont mes amis
    Leurs observations ont porté sur les petits occupants de la moutarde noire (Brassica nigra), colonisée du sol au plafond par un diptère (la mouche du chou), un lépidoptère (la piéride du chou) et deux hyménoptères, une guêpe parasite de chenille et l'un de ses propres parasites. La présence du diptère modifie manifestement l'attractivité de la plante pour les autres insectes.
    Les interactions sont complexes. On peut penser que le premier sens du message est de signaler aux insectes volants la présence d'un occupant, ce qui évite ainsi une concurrence inutile entre espèces. Mais ce signal olfactif attire aussi les prédateurs des chenilles, comme la guêpe parasite qui y pondent leurs œufs. L'histoire ne s'arrête pas là car le message intéresse aussi des hyperparasites, comme Lusibia nana, qui, eux, vivent aux dépens des parasites de chenilles...
    Ces interactions sont aujourd'hui très mal connues. Beaucoup de travail a été effectué sur les phéromones, qui servent de moyen de communication entre individus d'une même espèce, par exemple entre mâles et femelles. Manifestement, les échanges existent aussi entre des animaux différents mais partageant le même milieu. On commence seulement à s'intéresser vraiment à cette échelle interspécifique. Ce travail est un début, pour tenter de mieux comprendre ces interactions entre des organismes aériens et souterrains, entre herbivores, carnivores et parasites. La relation entre animaux et végétaux figure également au programme car les plantes sont loin d'être d'être passives dans ce concert olfactif destiné à écarter les malfaisants ou attirer les ennemis des ennemis.

    Le 28 avril 2008 à 13h58 Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences   

      Répondre au sujet

      On va certainement pouvoir brouiller ces messages et désorganiser le travail destructeur des parasites des plantes
    Mais ne va-t-on pas en même temps désorganiser le cycle naturel des relations entre plantes et insectes.
    Et les parasites, à la longue, ne modifieront-ils pas leurs messages.
    La vie n'est décidément pas qu'un long fleuve tranquille.
    Et c'est pour çà qu'on l'aime
    WS

     

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