Mercredi 28 Avril 2010
Geneviève Lefebvre, présidente de l'association, entourée des participants qui ouvrent bien leurs yeux.

Les membres de l'association I z'on creuqué eun'pomm' ont proposé, samedi, une démonstration de surgreffage sur pommier. De conseils en démonstrations, de nombreuses astuces ont été mises au jour.

L'association pour la sauvegarde des variétés fruitières du terroir, ou ASVFT, a décidément le souci de la vulgarisation, dans le bon sens du terme. Parce que ses objectifs consistent à recenser, sauvegarder, protéger, les anciennes variétés fruitières de la région, ses membres utilisent les moyens les plus vivants qui soient : la démonstration, en temps réel, de situations concrètes.

Monsieur Sagnier, adhérent de l'association, et habitant de Conteville aime les pommes. Il a un verger qui lui permet de savourer ses fruits préférés, mais voilà, il a planté deux variétés dont le goût finalement ne lui convient pas. Il sollicite alors l'association.

L'occasion pour Claude Lefebvre d'expliquer ce samedi, par le geste, ce qu'est le surgreffage : il s'agit de regreffer sur les arbres en question une nouvelle variété.
Démonstration précise de chaque geste

Au début, les oreilles tintent et le cerveau peine à suivre les conseils. Une bonne dizaine de participants, entoure l'homme, et les questions fusent. À chaque fois, Claude Lefebvre y répond posément, joignant le geste à la parole. Il a préparé un bout de branche, et, avant d'aller appliquer ces gestes aux arbres en question, il les répète posément, simplement, en commentant et justifiant chacun d'entre eux. Du rafia, trois greffons, un couteau, beaucoup de savoir-faire, de passion, d'humilité, et voilà la branche rhabillée... pour le printemps.

« Je n'y connaissais rien moi-même au départ, reconnaît-il. Et puis, un beau jour, il y a 25 ans, j'ai rejoint l'association, et pendant 2 ou 3 ans j'ai suivi toutes les sorties. J'ai appris beaucoup, y compris au contact de Marcel Puille, un horticulteur passionné de Conchy-les-Pots. Il m'a transmis son savoir, ses astuces. J'essaie de faire de même. »

Monsieur Sagnier est satisfait : « J'ai choisi ces deux nouvelles variétés (la « cabarette », une picarde, et la pixie belge) parce que ce sont des pommes à couteau à la fois sucrées et sympathiques. Il y aura la pomme de la fille, et la pomme du père, on sera contents tous les deux ! »

À voir la mine des participants, le plaisir est partagé, et en attendant la future tarte, on repart, pressé d'essayer de son coté, en sachant que l'association n'est pas loin pour répondre aux questions qui viendront alors.

Car c'est à cela qu'on reconnaît les bons pédagogues, ceux vers qui on va en toute confiance : à terme compliqué, démonstration si limpide, qu'on en vient à croire que c'est simple. Du grand art. Ne reste plus qu'à croquer les pommes !

De notre correspondante
PASCALE MAINE

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