• La France manque de vaches

    La France manque de vaches

      La France manque de vaches

    Posté le: 09 Jan 2008 à 18:0

     

    La France manque de vaches pour augmenter sa production de lait
    Au 1er janvier 2008, les prix du lait ont augmenté de 37 % par rapport au 1er janvier 2007
    Le monde réclame du lait et les prix se sont envolés en 2007. Pour calmer les tensions, la solution paraît simple : augmenter la production. Seulement voilà, après des années de maîtrise de l'offre, voire d'incitation à la baisse, les producteurs ne peuvent pas toujours augmenter les volumes du jour au lendemain. C'est le cas en France.
    "Il y a quatre mois, j'ai commandé à mon marchand de bestiaux des génisses ou des vaches, il n'a rien trouvé", relate Jean-Louis Belloche, éleveur laitier dans l'Orne. Il souhaitait profiter de la possibilité ouverte en septembre 2007 par le ministère de l'agriculture d'augmenter son quota de 10 % pour la campagne qui court jusqu'en avril. Mi-décembre, les volumes ne se redressant pas, le ministère a autorisé une hausse de 15 %. Mais sans vache en plus, M. Belloche ne peut rien faire.
    Chaque trimestre, en 2007, le prix du litre de lait payé au producteur par rapport à la même période de 2006 a augmenté : de 0,8 % au premier trimestre, 1,2 % au deuxième, 6,5 % au troisième et enfin 20 % au quatrième (7,7 % sur un an). Pour le premier trimestre 2008, producteurs et industriels recommandent une hausse de 37 % au 1er janvier.
    M. Belloche et ses associés, qui produisent 40 000 à 50 000 litres par mois, vont toucher 47 euros de plus qu'en décembre 2007 pour 1 000 litres... et 103 de plus qu'en janvier de la même année. Selon l'Office de l'élevage, le litre devrait en moyenne être payé 34,4 centimes en 2008, contre 28,8 en 2007 et 26,7 en 2006.
    " On n'a jamais connu de telles hausses", lance Thierry Roquefeuil, producteur dans le Lot. "Début 2007, certains se demandaient s'ils trouveraient preneur pour leur lait. Tout a changé en huit mois. Même les meilleurs experts se sont plantés", résume Régis Chevalier, éleveur dans l'Orne et vice-président de la Fédération nationale des producteurs de lait.

    LA VIANDE PRIVILÉGIÉE
    La flambée des prix s'explique d'abord par la hausse de la consommation européenne de fromages et de la demande de lait par les pays d'Asie et du Moyen-Orient. Elle s'explique aussi par une offre en baisse alors que l'Europe n'a plus de stocks. A 126 milliards de litres, la collecte européenne est au plus bas depuis quinze ans : il a manqué 2 milliards de litres lors de la campagne 2006-2007, et le déficit devrait s'élever à 3 milliards pour la suivante. Les producteurs ont été nombreux (5 000 par an en moyenne) à quitter une profession qui était encore il y a quelques mois en manque de perspectives. Entre 2003 et 2006, les prix français ont baissé de 10 %. Certains se sont donc reconvertis dans les céréales, une activité porteuse et moins pénible car elle n'oblige pas une présence pour la traite deux fois par jour, 365 jours par an.
    D'autres ont privilégié la production de viande. Quand un veau femelle naissait, ils le destinaient donc à la boucherie. Ou alors ils le laissaient grandir pour le croiser ensuite avec des taureaux limousins ou charolais pour faire de la viande, plutôt qu'avec des primholsteins ou des normands pour faire du lait. Et personne ne s'alertait, avant mi-2007, que la France, deuxième producteur européen avec 23 milliards de litres derrière l'Allemagne, ne remplisse plus son quota.

    "En septembre, nous avons craint que la campagne 2007-2008 se termine en avril sur un déficit de 900 millions de litres. Les volumes augmentant ces dernières semaines, il devrait s'élever à 600 millions, comme l'année précédente", explique le ministère de l'agriculture. Et ce malgré les hausses de quotas individuels. Selon les professionnels, il manque de 2 % à 3 % de vaches, soit entre 75 000 et 115 000, et il faudra au moins dix-huit mois pour reconstituer le cheptel, le temps que les veaux femelles naissent et grandissent.
    A Bruxelles, la Commission propose désormais d'augmenter en avril de 2 % les quotas européens, instaurés en 1986 pour résorber la surproduction. Si son projet voit le jour, il manquera 800 000 vaches en Europe. Aujourd'hui, on en trouve peu à vendre et elles valent cher : de 1 800 à 2 000 euros la génisse par exemple en Normandie. "En janvier 2007, j'en ai vendu cinq deux fois moins cher que ce qu'elles valent aujourd'hui", se souvient M. Roquefeuil.
    En attendant, pour augmenter un peu leur production, les éleveurs donnent plus de céréales et de protéines à leur troupeau, ou conservent les vieilles vaches qu'ils auraient d'ordinaire envoyées à l'abattoir après quatre phases de lactation. Mais ils restent prudents. Chacun craint un retournement du marché si tous se mettent à produire plus.
    Les industriels estiment que la nouvelle hausse devrait se traduire par une augmentation des prix des produits laitiers de 5 % à 10 % pour les consommateurs. Les entreprises doivent accepter les hausses pour garantir leurs approvisionnements, d'autant que certain producteurs préfèrent livrer leur lait aux Espagnols, qui payent plus cher. Ailleurs en Europe, les producteurs reçoivent 40 centimes le litre, voire 45, contre moins de 30 centimes en France en 2007.
    L'an dernier, selon le ministère de l'agriculture, le revenu des producteurs laitiers, entre la hausse des céréales et de l'énergie, aurait encore baissé de 4 %. Il pourrait enfin remonter en 2008.
    Sans commentaire....
    Laetitia Clavreul Le Monde.fr 8 janv 2008 Texte Intégral

     




    Le prix du lait, de mal en pis
    30/07/09 à 16h35
    La publication de données relatives à l’évolution des prix et des marges dans le secteur du lait élaborées par le groupe de travail mis en place le 1er juillet 2009 clarifie mais ne résout pas la crise que traverse la filière lait.
    Ces données rendues publiques par le comité de pilotage de l’Observatoire des prix et des marges sont complétées par les résultats de l’enquête conduite par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) auprès de l’industrie laitière et des centrales d’achat sur le lait UHT, le yaourt nature et le beurre, pour les marques nationales ou de distributeur (MDD). Les données rassemblées par FranceAgrimer précisent les prix aux différents stades de la production agricole, de la transformation industrielle et de la distribution pour plusieurs produits de consommation courante (lait UHT demi-écrémé standard, yaourt nature, beurre, fromage emmental), ainsi que pour des produits dits « industriels » (beurre industriel, lait en poudre et lactoserum).
    Lever le voile
    Bruno Le Maire, ministre de l’Alimentation, et Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé du Commerce et de l’Artisanat s’étaient engagés sous la pression des acteurs de la filière laitière à publier l’ensemble des données concourant à la formation du prix des produits laitiers sur le site de la DGCCRF www.dgccrf.bercy.gouv.fr/concurrence/prix/observatoire_prix.htm). Si la démarche louable répond à une attente forte des professionnels comme des consommateurs, il apparaît que les marges brutes unitaires de ces produits sont établies aux stades de la transformation industrielle et de la distribution. Selon Eric Besson, secrétaire d’Etat chargé de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques, auteur d’un rapport en décembre 2008 : « Les prix de détail apparaissent pratiquement indépendants des prix agricoles. L’introduction des marques de distributeurs, le hard discount, les premiers prix exercent une pression à la baisse sur les marges des industriels, inégalement répercutée sur les prix payés par les consommateurs. Les marges de la distribution sont parfois importantes. » La longueur de la chaîne d’intermédiaire, mais aussi l’identité des intermédiaires (grossiste ou centrale d’achat pour la grande distribution) peut influencer significativement le niveau des prix finaux. On peut ainsi trouver des écarts de prix atteignant 10 à 15 % du prix final, 20 à 30 % du prix payé par le producteur. En France, ce sont les coopératives qui supportent les hausses de prix des éleveurs et la pression sur les marges exercées par les distributeurs.
    Des distributeurs acculés
    Pour les distributeurs, le son de cloche diffère quelque peu. Au-delà des difficultés à répercuter l’augmentation du prix du lait, c’est l’extrême volatilité des cours du lait en poudre et de ses dérivés qui affecte certains fabricants. Les fromagers, les producteurs de beurre et de produits laitiers en sont très dépendants. Et les prix ne sont guère faciles à prévoir, dixit les intéressés. En janvier 2008, le prix du lait a touché, en France, un plus haut historique à 398 euros les 1.000 litres. Sur l’équivalent d’une année, la hausse a atteint 38 %, près de deux fois plus que le précédent record d’inflation (22,5 %) qui remontait au mois de novembre 1959. Le Groupe Bel, père de La Vache qui rit, a vu l’an passé son résultat net part du groupe pratiquement divisé par deux (– 48,4%), à 49,2 millions d’euros.
    Le deuxième groupe fromager français, Bongrain, a lui aussi été affecté par la hausse de 17 % du prix du lait en France (reparti à la baisse depuis). Du coup, le bénéfice opérationnel courant du producteur du Caprice des dieux s’est effondré de 43,3 %, à 86,5 millions d’euros. Cependant, le lait n’entre qu’à hauteur de 40 % environ dans le prix des produits laitiers. Et selon les enquêtes menées sur la période 2002-2007, il apparaît que la baisse du prix du lait n’a jamais été répercutée sur le consommateur, mais à l’inverse la hausse de 2007 l’a été intégralement.

    Arrow http://www.francesoir.fr/argent/le-prix-du-lait-de-mal-en-pis







    Mardi 29 septembre 2009 2 29 /09 /2009 06:30
    Crise du lait : C’est le capitalisme qui déborde !



    Depuis le lancement de la « grève du lait » le 10 septembre pour protester contre la chute des prix et la dérégulation du marché souhaitée par Bruxelles, les producteurs ont multiplié les actions en France et en Europe.

    Après la rencontre de Bruno Le Maire avec les banques, les producteurs de lait en France ne se voient proposer que des prêts à remboursement différé de 250 millions d’euros alors qu’ils sont déjà surendettés.
    Ces annonces vont se traduire en asphyxie dans les campagnes, pour les producteurs, condamnés à alourdir les charges sans augmenter leurs revenus.

    La commission de José Manuel Barroso refuse toujours la discussion sur l’augmentation des prix du marché alors que les éleveurs laitiers, revendiquent un prix de 0,40 € le litre minimum, simplement pour vivre. Pour le paysan livrant son lait au prix mondial, comme pour le milliard d’êtres humains affamés, c’est le capitalisme qui déborde !

    L’agriculture doit être extirpée de la logique de prix mondiaux conduite par l’OMC. L’Europe doit se doter d’outils de gestion des volumes, et de répartitions par exploitation après 2015.

    Le PCF demande à ce que la France et l’Europe prennent leurs responsabilités face à cette « crise laitière » :

    - Instauration d’un prix minimum indicatif européen 0,40 € le litre de lait
    - Partager les bénéfices entre producteurs, industriels et distribution sans alourdir le ticket de caisse du consommateur
    - Encadrer des marges de la grande distribution, par l’outil coefficient multiplicateur, fixé par décret.

    Par ailleurs, l’attribution des références laitières doit encourager les jeunes agriculteurs les plus modestes.
    L’avenir de la filière laitière dépend de l’orientation en faveur de produits de qualité, de valorisation du savoir faire des territoires, et de création de valeurs ajoutées.

    Marie-George BUFFET, Secrétaire Nationale du PCF, Pierre LAURENT, Coordinateur national du PCF et Xavier COMPAIN, Responsable de l’agriculture au PCF se rendront, mardi 29 septembre 2009, en Ille-et-Vilaine à la rencontre de producteurs lors d’une visite d’exploitation et détaillera ses propositions.






    Prix du lait : producteurs et industriels d’accord
    France Info - 30 mars 2010



    Producteurs et industriels ont trouvé un accord sur la hausse des prix du lait au deuxième trimestre. Une annonce qui intervient après une réunion au ministère de l’Agriculture, entre le ministre et la profession.
    La filière était jusqu’à maintenant dans l’impasse pour fixer les prix du lait à appliquer dès le 1er avril.

    "Il y a eu un accord de l’interprofession" (entreprises, coopératives et syndicat), a déclaré Bruno Le Maire.“C’est une bonne nouvelle. C’est un signe positif”, s’est félicité le ministre, qui avait demandé un peu plus tôt à la filière de parvenir à un accord dans la journée.

    Selon Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs laitiers, branche du syndicat FNSEA, “la hausse devrait atteindre une moyenne de 9 à 10% pour le deuxième trimestre par rapport au deuxième trimestre 2009”.
    Un compromis qui devrait calmer les producteurs qui sont en ébullition depuis plusieurs mois. Des manifestations ont d’ailleurs eu lieu en France dans plusieurs régions aujourd’hui.

    Industriels et producteurs de lait avaient signé le 3 juin un accord prévoyant une hausse de 5,5 à 5,8% du prix de base du lait au deuxième trimestre 2010 par rapport à la même période un an plus tôt. Mais les industriels ont dénoncé dernièrement ce compromis et réclamé un alignement des prix du lait en France sur ceux pratiqués en Allemagne, estimés 15% moins chers.







    Que de rebondissement!
    Décidément, l'Agriculture ne se décrète pas.
    L'URSS en fit largement les frais en son temps.
    Quand, un peu de bon sens reviendra-t-il dans l'agriculture?
    Elle en a bien besoin!
    WS

     

     

     

       
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