• La page du jour de Jules Hostouley - 10/10/2012

    La page du jour de Jules Hostouley -  10/10/2012

     10/10/2012 09:06:26  
      

     

    Ch’Bio ch’est point biau.
    Ch’Bio ch’est point biau.. s’écrirait un Picard. La production bio n’est pas très reluisante dans l’esprit des consommateurs, à cause de ses tarifs d’une part et de l’aspect des produits proposés. Des consommateurs, il faut le dire, trop souvent habitués à ne pouvoir se procurer que des légumes et des fruits « propres sur eux » mais ayant perdus toute saveur, quand ce ne sont pas leurs qualités nutritives qui sont mises en doute. On se demande assez souvent si le bio ne serait pas réservé aux plus aisés ; aux plus riches ; aux nantis, en fait. On est en droit de se poser la question en visitant les étals de supermarché. On y remarque des prix plus élevés parce que c’est du « Naturel » du « traditionnel » ou de la « variété ancienne ». Une fois de plus, on trompe le consommateur. Il est vrai que tout le monde ne pourra pas acheter des produits bio, tant que la production demeurera confidentielle. Les agriculteurs du bio, astreints aux règles exigeantes de la production bio, ne sont pas plus riches que leurs collègues de l’agriculture dite « traditionnelle » ou plutôt « industrielle ». Ils seraient même moins riches, pour beaucoup. Cela relève d’un apostolat. D’une philosophie ! Tant les contraintes de cette nouvelle agriculture, sont grandes. Quand je dis nouvelle agriculture, je devrais dire agriculture traditionnelle, par opposition à l’agriculture « industrielle » ; agriculture qui n’aurait jamais du abandonner ses pratiques d’avant la révolution industrielle de la deuxième moitié du XXème Siècle, et cela dans les années d’après-guerre. Pour cette agriculture, c’est comme pour la dette des états, difficile de retourner en arrière. Alors qu’une agriculture moderne, saine et naturelle aurait pu se mettre en place, tout en se mécanisant, se réformant, se modernisant. Seulement voila, ce fut une course au profit immédiat ; un saccage des vieilles méthodes, un bouleversement brutal de l’environnement, sans chercher à adapter le traditionnel aux nouvelles méthodes de production. Toutes les vieilles méthodes ne sont pas forcément bonnes à développer. Il y a des archaïsmes à mettre au musée. Mais huiler tous les rouages de l’industrie et de l’agriculture à grand renfort d’argent, de monnaie, d’aides et de subventions a fini par gripper la machine. Notre Agriculture a fini par couler une bielle, pourrait-on dire, ironiquement. Aujourd’hui les cultivateurs ne peuvent plus dégager un revenu décent de leurs productions agricoles, sans que des aides ne tombent du pouvoir central. Ils ne peuvent donc pas réformer leurs méthodes de travail dans une agriculture plus saine et plus naturelle, par manque de réserve pour leur propre investissement. Moderniser et unifier pratiques traditionnelles et méthodes modernes, demande beaucoup d’argent, d’ingéniosité et de temps. C’est pourquoi le bio restera encore longtemps une mode, une posture, dans l’esprit du plus grand nombre. En tant que jardinier, je préfère parler de culture au naturel, sans engrais excessifs, ni de produits néfastes pour tous, plutôt que de jardinage « bio », aux contraintes vraiment trop drastiques, trop sèvères. Le défi mondial actuel en matière d’agriculture, devra faire appel, encore longtemps, à l’agriculture « industrielle », tout en essayant progressivement d’amener l’agriculture mondiale vers une meilleure qualité ; des pratiques plus saines.

    “Un autre monde est en marche” (José Bové)

     

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