La truffe s'essouffle:
La truffe est une capricieuse, c'est là tout son charme.
Quelle quantité de marchandise sera disponible demain pour l'ouverture
du marché officiel de Jarnac ? Mystère.
Après une « explosion » précoce et un été favorablement pluvieux,
le fragile champignon a souffert d'un temps un peu trop sec.
Seule certitude, un triage rigoureux sera nécessaire, considère Yves Magnan,
président du syndicat départemental des trufficulteurs.
Depuis 2004, en lien avec ses collègues de Charente-Maritime
et avec l'appui de la ville, celui-ci a su faire de Jarnac le rendez-vous
de référence en Poitou-Charentes.
En moyenne, 25 producteurs y écoulent chaque mardi leur précieuse récolte.
La saison dernière, 410 kg ont été vendus, contre 300 kg en 2005.
Si la météo avait été plus clémente, le marché aurait pu passer
le cap symbolique d'une tonne.
Concurrence.
Jusqu'à présent, le développement des plantations a permis
de compenser les aléas du climat.
Les 250 adhérents totalisent environ 700 hectares, la Charente-Maritime
comptant de son côté 150 adhérents pour environ 250 ha.
Mais le rythme des plantations s'essouffle, 34 ha nouveaux en 2007,
trois fois moins que certaines années.
« La trufficulture est une production de diversification par excellence.
Elle a pleinement joué son rôle pendant la crise viticole.
Aujourd'hui, l'essor du cognac et l'augmentation du prix des céréales
freinent son développement, comme pour les vins de pays »,
analyse Yves Magnan.
Lui-même a ajouté 3,5 ha de truffes à sa polyculture, 45 ha de vignes,
céréales et jachères, pour un résultat modeste.
Mais il continue d'y croire.
Malgré un investissement d'environ 2 500 ? pour la plantation,
le champignon offre un petit revenu mais aussi un vrai plaisir épicurien.
Ses adeptes savent qu'il ne faut pas s'en tenir au prix au kg, 500 à 800 ?
selon les catégories, mais à la pièce.
Une truffe de 30 ? régale quatre personnes.
Le marché européen stagne à une production de 50 tonnes,
un volume que la Charente atteignait à elle seule il y a un siècle,
quand la truffe avait relayé les vignes ravagées par le phylloxera.
Plus modestement, le syndicat charentais entend bien continuer
à faire de Jarnac une belle vitrine pour le diamant noir.
Avez-vous eu l'occasion de voir des chercheurs de truffes
Ou mieux , en avez-vous cherché vous-même
Philippe Ménard Sud ouest 3 déc 2007 Texte Intégral
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