FOUENCAMP (80) Le sanctuaire des 1 024 hérissons
Vendredi 12 Novembre 2010
S'il pèse moins de 600 grammes, un hérisson ne pourra pas survivre à une hibernation. Ici, on veille sur
eux.
Certains sont restés coincés dans un grillage ou ont reçu des coups. D'autres sont malades. Chaque année, Anne Burban et Patrick Fingar soignent une centaine de hérissons.
Jamais ils n'auraient imaginé en arriver là. Depuis la création du Sanctuaire des hérissons en 1998, Anne Burban et Patrick Fingar ont soigné 1 024 de ces petits
mammifères. « On a été propulsés avec Internet », reconnaît Patrick, qui chaque soir, une fois son tablier
de cuisinier rangé, prend les appels émis de tout l'Hexagone. Au bout du fil : des personnes, qui, bien souvent, recueillent un hérisson mal en point et ne savent pas comment agir.
Dans la journée, Anne est secrétaire à l'université. Chaque matin, avant le travail, elle change les caisses de ses petits hôtes et les nourrit. Le soir, après 17 h 30, le même rituel l'attend,
en plus des soins.
Dans sa lingerie transformée en infirmerie, Sarruman, un petit hérisson borgne, mange tranquillement. Agra, elle, se remet de ses blessures au museau, provoquées par un coup de pied. Un
autre animal, opéré de la mâchoire, s'apprête à passer l'hiver ici. « On va éviter qu'il hiberne, sinon, sa mâchoire va se
souder et il ne pourra plus s'alimenter ».
Des plaintes contre la maltraitance
Au total, douze hérissons vivent chez les Fingar actuellement, mais chaque année, ils en accueillent une centaine. Pour deux jours, pour six mois ou deux
ans. « Tout dépend de leur état. » Certains sont relâchés rapidement dans la nature. D'autres, plus faibles, rejoignent le jardin clos. Ceux qui sont très
atteints restent au sanctuaire.
Le hérisson est un animal protégé depuis 1976. Selon des experts anglais, il pourrait
avoir disparu de leur territoire en 2025. En France, la situation n'est guère plus brillante. À cela plusieurs causes : la forte mortalité des hérissons
sur le bord des routes ; l'urbanisation d'espaces qui les poussent à se réfugier dans les jardins, où sont employés des produits nocifs, et où ils
sont blessés par l'homme lors de travaux de jardinage.
Et puis bien sûr, il y a la maltraitance, contre laquelle se battent Anne Burban et Patrick Fingar. « Des vidéos stupides circulent sur Internet mettant en scène des hérissons torturés par des jeunes. À chaque fois, on dépose plainte
», soupirent-ils. Alors oui, cette bêtise les décourage. Souvent. Mais ce couple se console des avancées obtenues. « Avant 1998, on ne
parlait pas autant du hérisson. Aujourd'hui, son image a changé. On le voit dans des pubs, ou dans des dessins animés ».
Et puis, il y a cette volonté chevillée en eux. Une volonté qui fait dire à Anne Burban : « Au moins je ne pourrai pas dire que je n'ai rien fait. »
DELPHINE RICHARD
Sanctuaire des Hérissons
Louable initiative.
Animal très utile au jardin.
Il était, parait-il, chassé et consommé par les bohémiens, comme on disait à l'époque.
Peut-être qu'en développant et en facilitant son habitat loin des voies de circulation, on arrivera à préserver quelques représentants de cette espèce si utile à l'homme.
De toute façon on ne pourrait pas arrêter la circulation automobile afin de préserver cet animal.
On peut aussi éviter les poisons anti-limaces.
On verra encore longtemps ces cadavres le long de nos routes.
Bébés Hérissons
On a vraiment besoin de ces petites bêtes dans nos jardins.
La route est leur grand malheur
Mais on aussi besoin de se déplacer
La vie est pleine de contradiction
guss