Mardi 01 Juin 2010
L'appareil du SAMU 80 effectue jusqu'à 180 évacuations d'urgence par an, auxquelles s'ajoutent des transferts.
Confrontée au désengagement de l'État, la Région a décidé de ne plus participer au financement des hélicoptères sanitaires de la Somme et de l'Aisne. Les Départements de l'Aisne et de la Somme se
retireront eux aussi.
Jusqu'à quel point la Région et sa majorité de gauche pourront-elles pousser une logique qui consiste à placer l'État face à ses responsabilités...
On a appris vendredi, lors de la dernière commission permanente de l'assemblée régionale, que la Picardie dénoncerait la convention qui la lie au SAMU pour le financement des hélicoptères
sanitaires de la Somme et de l'Aisne (l'Oise n'en possède pas).
L'annonce a été faite au détour d'une décision de la commission permanente qui a voté des autorisations d'engagement d'un montant total de 189 714 € (119 700 € pour la Somme et 69 314 € pour
l'Aisne) au titre de l'exercice 2010.
Un exercice qui sera donc le dernier du genre, puisque la Région a décidé de ne plus participer au financement du fonctionnement de ces machines. Une
première depuis 1995, année de la signature de la convention cadre qui régit le financement de ce service.
En cause : le désengagement de l'État qui amène aujourd'hui la Région à se recentrer sur ses compétences. La démarche est politique : elle entre dans le
cadre du bras de fer qui oppose désormais le gouvernement aux exécutifs des collectivités territoriales. Une façon pour ces derniers de protester contre le rétrécissement de leur marge de
manœuvre financière.
« Guéguerre politique »
Dans la salle des délibérations, la décision a évidemment provoqué un vif débat. Michel Guiniot, au nom du Front national, s'est inquiété d'une décision qui « risque de pénaliser les habitants de la région » : « Autant je comprends votre démarche sur le fond, qui vise à placer l'État devant ses responsabilités, autant il me semble que cette décision peut être dangereuse...
»
Sur les bancs du groupe Envie de Picardie (UMP-Nouveau Centre), Marc Bonef a dénoncé une « guéguerre politique » qui prend en otage les habitants de la
région : « L'hélicoptère sanitaire est un élément clé de l'égalité entre ruraux et urbains
dans l'accès aux soins. Vous jouez avec la vie des Picards... »
Une déclaration qui eut le don d'irriter le président socialiste, Claude Gewerc : « Ce n'est pas nous qui nous désengageons,
mais l'État ! Le plan Hôpital 2012 ne concerne qu'un seul des trois hôpitaux de Picardie. Pourtant on ne vous a pas entendu protester ? Je rappelle que le conventionnement sur le
fonctionnement des hélicoptères sanitaires s'effectue en dehors du champ de compétence de la Région... »
Une Région qui retirera donc ses billes en 2011, laissant l'État face à ses responsabilités. D'autres collectivités devraient en effet lui emboîter le
pas
Dès le vote du budget primitif, le conseil général de la Somme avait annoncé qu'il allait concentrer ses financements sur la lutte contre les sinistres qui est de son ressort, et s'interroger sur
la convention qui le lie au SAMU de la Somme pour le fonctionnement de l'hélicoptère sanitaire.
PHILIPPE FLUCKIGER
La situation est grave.
Que des moyens cruciaux et nécessaires pour tous ne soient plus financés est bien le signe que les finances des collectivités territoriales sont au plus bas.
Comment des communes espèrent-elles encore se voir attribuer des subventions pour des projets de seconde zone, en ces temps de crise ?
Est-ce bien raisonnable.....
Forum Jouy sous Thelle