BREUIL-LE-SEC Un potager historique à découvrir au château Jeudi 05 Août 2010 159 ans après sa création, le potager reste luxuriant, diversifié et l'objet de toutes les sollicitudes. La ferme des Etournelles au château de Breuil-le-Sec s'ouvre au public durant ces mois de juillet et d'août pour faire les honneurs de son parc, de son verger, mais surtout de son potager. Il ne reste plus qu'à suivre le parcours fléché. Imaginez un potager d'une superficie d'un hectare, vieux de plus de 150 ans et riche de plus 3 000 plantes et d'une soixantaine d'arbres fruitiers. Ce joyau botanique existe dans le jardin du château de Breuil-le-Sec et, de surcroît, est ouvert aux visiteurs en période estivale. Comme chaque année, et ce depuis maintenant vingt ans, les propriétaires des lieux, Robert Le Normand et son épouse, font découvrir l'objet de leur fierté. Le couple prend même plaisir à venir discuter avec ces visiteurs qui franchissent la grille du parc pour leur apporter des explications complémentaires à celles déjà libellées dans le dépliant distribué à l'entrée. Il faut dire que Robert Le Normand est intarissable non seulement pour évoquer l'histoire de son potager, mais également l'histoire de la propriété dans son ensemble, sur laquelle il a eu le temps de se pencher depuis maintenant soixante ans qu'il y réside.
Un intérêt commun à partager En réalité, c'est une visite du potager, du parc, du verger et de la grange du château que le visiteur est invité à effectuer, généralement en une heure de temps. « Nous n'organisons pas ces visites pour gagner de l'argent, c'est uniquement pour le plaisir de rencontrer des passionnés et de partager notre intérêt commun. La plupart des personnes qui viennent sont des personnes qui possèdent un jardin », souligne Robert Le Normand. Entouré de quatre murs de pierres érigés il y a plus d'un siècle et demi, le potager est vraiment le cœur du parc du château et le principal élément de la visite : « Non seulement, avec ces hauts murs de chaque côté du potager, celui-ci se trouve à l'abri du vent, mais surtout, cela apporte une sorte de micro-climat. C'est ce qui fait que tout pousse très bien », souligne Robert Le Normand. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce potager est particulièrement généreux, à plus forte raison qu'il n'est destiné qu'à la consommation personnelle des maîtres des lieux, à quelques exceptions près : « Quand nous avons trop de potirons, alors nous en faisons cadeaux aux visiteurs qui peuvent en prendre avec eux à l'issue de leur visite », note Robert Le Normand. Deux jardiniers s'occupent de l'entretien de cet espace de culture, mais c'est néanmoins une entreprise qui s'occupe de tailler, une fois l'an, les buis qui délimitent les huit carrés de culture et qui représentent tout de même un kilomètre de bordure.
Napoléon III dans le potager En arpentant les allées, les visiteurs découvrent une centaine de pieds de pivoines, dahlias, delphiniums et rosiers. Pièce maîtresse des arbres fruitiers, un poirier dit Napoléon III. Robert Le Normand l'appelle ainsi pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce que l'année de sa plantation, en 1851, c'est Napoléon III qui régnait sur la France. Ensuite, parce qu'il a été planté l'année de la réalisation du potager par Louis-Sulpice Varé, grand paysagiste du XIX e siècle et proche de l'empereur. Enfin, parce que cette variété de poires était très appréciée de la table de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Outre le potager et le parc, le visiteur est également amené à découvrir la superbe grange du château, vieille de plus de trois siècles et dont la charpente en châtaignier se trouve dans un excellent état de conservation. MATHIEU GEAGEA
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