Le marché est en plein « boom » : + 300% depuis 2007. Les professionnels des panneaux photovoltaïques (panneaux solaires) voyaient là la poule
aux œufs d'or.
Mais le conseil régional, qui soutenait financièrement l'installation de ces panneaux, onéreux mais rentables, a décidé de lever le pied.
Les aides régionales accordées pour l'installation de panneaux solaires ont été supprimées. Finis donc les 3 000 € qui tombaient du ciel pour la
pose de 25m² de panneaux solaires. Les professionnels font la grimace. Les particuliers doivent désormais être vigilants.
Depuis 2007, tout particulier qui installait des panneaux photovoltaïques sur sa toiture pouvait prétendre à une aide régionale. Un coup de pouce dont a bénéficié la famille Debienne, à Villers-Vicomte, à mi-chemin entre Beauvais et Amiens. « Ce fut vraiment le déclencheur, explique le mari. Cela nous a fait gagner deux ans de crédit ».
« On ne comprend pas »
Mais cette aide subordonnée à la surface installée a été supprimée le 12 avril. « On ne comprend pas, regrette Aurélia Carions, d'AS construction,
installateur certifié. On a investi, nous nous sommes formés, on a senti un engouement pour cette technologie, on était prêts à embaucher pour former une équipe rien que pour la pose de panneaux.
Mais là, il (ndlr : conseil régional) nous coupe l'herbe sous le pied. »
Sans cette « bouée d'oxygène » qui pouvait s'élever à 3 000 € pour les particuliers, les professionnels en
sont convaincus : le marché va s'essouffler. Ils craignent que les devis, désormais sans aides régionales, ne fassent fuir les clients. «
On va ralentir le processus », peste Michel Bouadama
de France Photovoltaïque, distributeur spécialisé.
Distributeurs et installateurs montrent également les toitures de maisons anciennes qui ont été réhabilitées, pour poser des panneaux, parce que les propriétaires y voyaient un réel investissement rentable. Car l'énergie produite par les panneaux est obligatoirement rachetée par EDF. En
quelques années, l'investissement est rentabilisé et rapporte même de l'argent. Sans compter la plus-value éventuelle en cas de revente du bien
immobilier.
« Ils ont amorcé la pompe, et maintenant ils stoppent », regrette Stéphane Marseille de France
Photovoltaïque. Un effet levier assumé par le conseil régional qui étudie
désormais la possibilité de subventionner d'autres énergies renouvelables.
|