• Le printemps pourri, le climat et les hommes

    Le printemps pourri, le climat et les hommes
     Le printemps pourri, le climat et les hommes


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    Si le temps de ce printemps est triste, le changement du climat est un défi bien plus déroutant. Comme les canicules de 2003, 1983 et 49 ;  la sécheresse de 76 ; les grands froids de 85, 56 et 42 ; la tempête de 34 , notre printemps pourri n’est qu’une des variations du climat tempéré qui règne en France depuis 10 000 ans. En 2013, c’est l’anticyclone des Açores qui fait un caprice. Cette zone de haute pression atmosphérique nous assure chaque année un beau temps en bloquant les masses d’air dépressionnaires chargées d’humidité venues du nord. Installé cette année plus à l’Ouest que d’habitude, l’anticyclone ne joue pas son rôle habituel. Cette année encore, nous entonnons le dicton ‘il n’y a plus de saison’. La nouveauté, c’est que le savoir vernaculaire et la mémoire des temps locaux produits par les agriculteurs, les guides de montagne et les marins-pêcheurs est devenu marginal. Dans le Grand Nord, pour dire neige, les Inuits ont plus de trente mots. Inaptes à lire le temps dans les nuages, les vents ou les neiges, les sociétés urbaines et mobiles sont ainsi devenues accros au bulletin météo. Une Organisation météorologique mondiale existe depuis les années 1950. Tous les ingénieurs météo du monde s’y donnent la main. Dans l’hexagone, c’est Napoléon III qui a lancé le réseau de station de météorologie standardisées sous l’égide d’un bureau central, aujourd’hui Météo France. Leurs données sont mises en perspective par des géologues, des géochimistes, des glaciologues des physiciens de l’atmosphère. Ils cherchent à reconstituer l’évolution globale du climat de la Terre. Pour autant, à l’échelle de la Terre, le temps qu’il fait en ce moment en France n’indique rien de nouveau sous le soleil.A la différence de la météo, les changements de climat s’appréhendent sur des périodes très longues. Nous sommes depuis peu dans une phase d’augmentation de la température moyenne sur Terre.  Le facteur principal est l’augmentation de la teneur de l’atmosphère en gaz carbonique, le CO2. Celle-ci est principalement liée aux activités et aux modes d’organisation des sociétés humaines modernes et contemporaines.  La voracité du Monde en énergie fossile, en viande et en forêt transforme l’assise des sociétés humaines.  Incertains sont le devenir des glaciers, l’acidité et les courants des océans, la répartition des potentialités agricoles, des terroirs et des espèces biologiques, le tracé des littoraux, la pluviométrie, les ressources en eau et les températures moyennes. Dans deux à quatre générations, le zonage climatique actuel du globe, et donc le climat en France, auront probablement changé. Cette modification majeure et inédite par sa rapidité a partie liée avec la surexploitation et la finitude de nos ressources terrestres. L’une comme l’autre affecteront l’humanité de façon très inégalitaire.Hélas, face à cette situation, les dirigeants d’entreprises et les actionnaires brillent globalement par leur résistance au changement et leur manque d’imagination. La communauté scientifique, quant à elle, a l’immense mérite d’avoir découvert ce changement climatique. Mais elle est aveugle à la diversité géographique des territoires et de l’humanité. Du coup, ses propositions n’embrayent pas ; et son message, perçu comme globalisant, abstrait ou apocalyptique, ne met pas les sociétés en mouvement.  Enfin, les dirigeants politiques, qui légifèrent et  négocient, sont engoncés dans une vision obsolète des intérêts d’Etat et des groupes de pression. La flamme allumée à Kyoto en 1997 s’est presque éteinte à Copenhague en 2009.  Certes, à l’échelle du village, du quartier ou de la ville, il y a dans le monde un foisonnement d’initiatives qui adaptent les modes de vie au changement climatique. Mais cela ne suffit pas à faire du développement durable un choix de société.
     

     


     

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    « Bulletin Météo du 31 mai 2013Grow Food not Lawns »

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