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Mise à pied des Usagers
BEAUVAIS Grève des bus, usagers en galère
Mardi 20 Mars 2012
Derrière l'hôtel de ville, un message prévient les usagers du mouvement de grève. Certains habitués espéraient tout de même le passage d'un bus. En vain. Au total, la grève a été suivie par 97% des chauffeurs et sera reconduite aujourd'hui.
Les chauffeurs de bus de Cabaro ont entamé hier une grève, reconduite aujourd'hui.
Des milliers d'usagers de la société ont été touchés, du Beauvaisis au pays de Thelle.
« Je me disais bien que c'était trop calme.» Sur les quais, derrière la mairie de Beauvais, Jean-Michel semble perdu. On vient de lui annoncer la grève des bus. «Je suis allé au kiosque, personne ne m'a rien dit.» Comme lui, des milliers d'usagers de la société de transports Cabaro ont été privés de bus à Beauvais, Méru, et Neuilly-en-Thelle.
Au total, 97% des conducteurs ont suivi le mouvement, déposé il y a un mois auprès de la direction, pour une durée illimitée. «On a essayé de prévenir un maximum nos clients», assurait, hier, Germain Sauvêtre, directeur de Cabaro. Dès vendredi, des affiches étaient visibles aux arrêts de bus de différentes communes. Le site Oise mobilité annonçait la grève. À Saint-Jean, près de la résidence Jeanne-Hachette, Chantal n'a pourtant pas trouvé d'informations à son sujet. «Il n'y avait rien sur l'arrêt de bus de la rue Sénéfontaine.»
Pour cette aide à domicile, le bus est un outil de travail. «Je n'ai pas de voiture, alors je me déplace en bus chez les personnes âgées que j'assiste. Ce matin, c'était la grosse surprise.» Cette usagère quotidienne est donc descendue à pied du plateau Saint-Jean pour se rendre chez ses clients.
La grève pourrait durer
Les transports Cabaro assurent habituellement les lignes régionales, départementales et scolaires. Entre Amiens et Beauvais, un unique aller-retour acheminait, hier, des voyageurs. «On a essayé de maintenir quelques liaisons mais avec 97% de chauffeurs grévistes, c'est difficile», insistait Germain Sauvêtre.
Dans de nombreux lycées et collèges de Beauvais, parents et élèves avaient été prévenus dès vendredi. «Les chauffeurs, eux-mêmes, avaient également passé le message», évoquait, hier, Patrick Lahaye, principal du collège George Sand, où sont scolarisés des élèves de Tillé, Nivillers, Juvignies... Près de 150 élèves étaient absents sur 300 habituellement transportés.
Au lycée Jeanne-Hachette, on vient de Formerie, Grandvilliers, Crèvecœur-le-Grand ou encore Chaumont-en-Vexin. «Il y a eu des absences et des retards, des élèves qui n'ont pu venir en cours que l'après-midi», évoque Annie Picard, principale adjointe. C'est le cas de Lauren, la fille de Brigitte Bourgeois, originaire de Moliens. «Je ne sais pas comment nous allons faire les prochains jours. Avec le prix du carburant, faire des allers-retours tous les jours jusqu'à Beauvais...»
Le conflit social entre la direction et les représentants du personnel est parti pour durer. À son origine: des négociations salariales entamées il y a quatre mois, qui n'ont abouti sur aucun accord entre les représentants du personnel et la direction.
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