Terrain synthétique : Inovert déroule le « tapis vert »
| AMÉNAGEMENT | Au CRT de Lesquin, Inovert, spécialiste de l'aménagement paysager pour les collectivités, a parié sur le gazon synthétique dès la fin des années 90. La pelouse du terrain d'entraînement du Stadium Nord, c'est eux. Visite. La banque a dit banco. C'était en juillet 2000, la France planait encore dans l'euphorie du championnat d'Europe, Didier Deschamps rangeait son numéro 7 et Pierre-Henri Pennequin troquait son maillot de responsable chez Inovert pour un tricot tout neuf floqué du mot « patron ». Le quadra rassemble ses économies, signe un gros prêt chez le banquier et rachète, avec Yves Desoteux, la société qui l'emploie pour près de 5 millions de francs. « Si je ne connaissais pas si bien l'entreprise, je ne sais pas si j'aurais franchi le pas. » Aujourd'hui, Inovert dégage 8 millions d'euros hors taxes de chiffre d'affaires. Son créneau : l'aménagement du paysage urbain, secteur très concurrentiel où les indépendants (50 salariés) comme Inovert font face à de très grands groupes. Ses spécialités : les espaces verts publics, l'aménagement de zones de jeux pour enfants ou de plateaux multisports, la requalification de friches et la pause de terrains de sport en gazon synthétique, poste qui représente près d'un tiers des activités d'Inovert. Ses clients pour ce marché : les collectivités, comme Lille (tous les terrains synthétiques), Villeneuve-d'Ascq (trois réalisations) ou LMCU (la pelouse artificielle du stade annexe du Stadium Nord, c'est Inovert). L'odeur de l'herbe coupée L'herbe synthétique a ses ancêtres, comme le « stabilisé », gazon modique abandonné au profit d'un revêtement nettement plus confortable. Aujourd'hui, les terrains rouges qui écorchaient ou brûlaient les téméraires qui osaient le tacle glissé ont laissé place à une pelouse, qui, de loin, passerait pour un gazon wimbledonnien bichonné par un jardinier anobli. De plus près, la comparaison s'arrête là. Du sable, pour lester le revêtement, des granulats de caoutchouc pour leur souplesse et des fibres couleur herbe, de 3 à 7 cm, pour le rendu, composent ce tapis vert, fabriqué à l'usine Eurofields d'Isebergues (62). Il se pose par rouleaux de 4X60 m scellés entre eux mais reste indépendant du sol, drainé, traité à la chaux et recouvert d'une couche de cailloux. Un terrain synthétique, c'est du lourd : 5 000 tonnes de matériaux par terrain de foot ! C'est aussi un prix, à l'avenant : près de 600 000 euros selon la surface. Soit « 3 à 4 fois plus cher qu'une pelouse naturelle mais 5 à 10 fois moins coûteux en entretien ». Le vrai point fort du synthétique est encore ailleurs : il ne se dégrade pas, quel que soit le nombre de joueurs sur le terrain, la fréquence des entraînements, la météo. En deux mots, il est exploitable en toute saison, il est « rentable ». Pour le patron d'Inovert, ces surfaces de caoutchouc et de plastique sont complémentaires du naturel, qu'il propose d'ailleurs dans son catalogue. « Un terrain en synthétique pour les entraînements, un terrain en herbe pour les matchs. C'est la bonne formule, celle que je conseille aux collectivités. » Pour ce diplomé de l'Institut de Genech, cursus aménagement paysager (« à l'époque, mon père n'était pas très emballé ! »), le gazon naturel « doit rester la surface prédominante du football. » La FIFA a bien homologué, au plus haut niveau le synthétique mais « les joueurs pros sont réticents. Antoine Siebierski (ex du LOSC et du RC Lens, aujourd'hui en championnat anglais) a dit un jour que l'odeur de l'herbe coupée lui manquait ». • lundi 25.08.2008, 07:50 - SAMI CHEBAH
A quand le foot en salle. Les règles prévoient que les matchs doivent se dérouler avec comme seule toiture le ciel. Le climat local devant pouvoir ponctuer le déroulement naturel du match. Mais qu'en est-il de la substance même de la pelouse. Je n'en sais fichtrement rien... Qu'en pensez-vous?
|
Gazon maudit, plastique fantastique article 11 janvier 2002 Le tapis vert des terrains de football va devoir compter sur le plastique et le caoutchouc pour remplacer son gazon naturel. Cette mutation réduirait les coûts de revient. Ce bon vieux gazon béni des dieux du stade devient obsolète. Il est en passe de se faire couper l’herbe sous le pied par la pelouse synthétique jusque dans les hautes sphères du football. Sepp Platter, président de la FIFA (Fédération internationale des associations de football), a affirmé, le 11 janvier 2002, que la Coupe du monde de 2010 pourrait se disputer sur des pelouses synthétiques. Jusqu’à présent, les instances officielles du ballon rond étaient sceptiques au sujet des pelouses artificielles : roulement altéré, risques accrus de blessures (notamment les blessures par frottement) entachaient la réputation de ces nouveaux terrains. Il est vrai que « le gazon synthétique de première génération était une moquette remplie de sable de rivière, du dur… » explique Francis Guisse, directeur R&D à la Compagnie générale des espaces verts (CGEV). Une pelouse en pneus recyclés ! « Depuis trois ans, les choses se sont bien améliorées » poursuit Francis Guisse, la hauteur du faux gazon, constitué de fibres de polypropylène et de polyéthylène, atteint aujourd’hui trois centimètres, un gage de souplesse et de douceur. Ces brins en plastique sont plantés dans un mélange particulier de sable et de granules de caoutchouc (provenant souvent de pneus de voitures). Du coup, les joueurs professionnels plébiscitent ce support, déjà utilisé par la prestigieuse équipe du FC Barcelone. Pourtant, Francis Guisse reste perplexe au sujet du niveau de confort présenté par la pelouse artificielle et souligne les brûlures pouvant être occasionnées. Il reconnaît en revanche un certain nombre d’avantages d’ordre économique : le terrain synthétique est utilisable quel que soit le temps et il nécessite beaucoup moins d’entretien après le passage d’une armée de crampons. De plus, installée dans une région sèche, la pelouse artificielle évite une irrigation abusive, voire indécente. Un espoir pour les pays africains désireux d’accueillir la coupe du monde en 2010. Nicolas Cennac http://www.esj-lille.fr/atelier/magan2/foot/terrain/pelouse.html |