• FEMME LIBRE, TOUJOURS TU CHERIRAS LA MER


    FEMME LIBRE,

    TOUJOURS TU CHERIRAS LA MER

    Une fillette de cinq ans en maillot de laine, les fesses sur les galets, regarde cette mer hostile qu’elle a tant désirée, la mer de la côte picarde. Elle en rêvait, mais la réalité surprend parfois. Les vagues d’un vert-gris, mousseuses comme la bière que buvait son père l’empêche d’aller tremper ses pieds dans l’eau. Les flots si monstrueux, démesurés pour une si petite fille l’effraie, ils vont la faire tomber, l’engloutir dans les profondeurs. Attirée pourtant, elle tente de se redresser malgré le vent sifflant en ces jours de début d’été mais ses pieds minuscules souffrent sur ces galets qui roulent sous ses pas. Cayeux sur mer porte bien son nom : « cailleu », cela signifie caillou en picard lui a expliqué sa grand-mère. Patiemment, elle attend la marée basse pour voir le sable mouillé, promener son filet dans les bâches en quête de quelques crevettes, creuser dans l’estran pour trouver quelques tellines et couteaux. Pour l’instant, elle cherche un trésor dans ce champ : des galets très blancs, brillants et tout doux, les plus jolis, qu’elle entassera dans son seau. Progressivement, la mer d’opale découvre un sable blond, le vent s’est apaisé. Une brise légère soulève la chevelure brune de Juliette. Elle enfile à la hâte ses sandalettes en plastique, traverse la masse caillouteuse son épuisette à la main et s’élance vers la plage, son paradis. Elle s’enivre des embruns, de cette immensité qui tenaille. Elle ressent quelque chose de puissant qu’elle ne sait pas encore nommer liberté. Elle court dans les flaques salées qui mouillent son corps gracile, elle n’entend pas les cris de sa mère, elle vient de naître, elle n’a plus peur, elle est seule au monde avec les éléments, elle est heureuse ! C’est le début d’une longue et belle histoire d’amour avec les mers et les océans du monde entier qui l’emmèneront sur les îles de la mer d’Iroise, de Ré, d’Oléron, de Porcros et Porquerolles, d’Arosa, du Dodécanèse, de Madère, de Zanzibar et de Pâques. Elle plongera dans des mers d’émeraude, des lagons bleus, des eaux d’encre, foulera des sables blancs, rouges ou noirs volcaniques, rencontrera des poissons étranges et multicolores, voyagera au cœur d’un jardin marin extraordinaire.

     

     

     

    Yolande DHEILLY

     


     
         
          La voix d’un lieu 
    Revue de l’atelier d’écriture de « Voisinlieu pour tous »
    http://www.voisinlieupourtous.net
    N°04 – Juin  2012
    « Le meilleur des carnets de Jules Hostouley - 09/04/2012Bulletin Météo du 18 juillet 2012 »

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