Un mois déjà que j’égrène les jours : je dois rédiger l’éditorial
de la rentrée et…je repousse à plus tard la tâche. Procrastination, quand tu nous tiens…
Plage de la Maye ? Mais où se trouve-t-elle, cette satanée
plage ? Je circule dans la bourgade côtière à cette heure matutinale à la recherche d’une place de stationnement gratuite tout en évitant les sens interdits qui sont légion et en
renonçant à ma trajectoire devant les grilles dressées qui abritent le marché hebdomadaire. Comme je refuse de céder à la pression du GPS et à l’abêtissement généralisé du troupeau des
conducteurs, je peste contre moi-même : ah ! si j’étais partie plus tôt, ah ! si je m’étais renseignée plus amplement…et contre l’absence de d’indications précises pour les
quidams de passage.
Les minutes s’écoulent, mon impatience grandit. L’impression confuse
de l’inutilité de mon périple m’envahit. La consultation du plan de la ville arrête le processus et distille enfin quelque espoir. Je sors du Crotoy à dix heures. La pratique
du quart d’heure picard de retard m’ôterait une épine du pied et m’offrirait la possibilité d’arriver avant leur départ. Alors que je me gare, le groupe se met en marche. J’arrive à
temps ! A moins d’être indigène, tout un chacun a eu les pires difficultés à découvrir le point de rendez-vous de cette ballade picardisante qui s’avère
truculente.
Sentiers ombragés : histoire d’oiseaux et de son monarque, le
roitelet.
Sentiers sableux : marche hésitante où chaque grain qui s’insinue
dans les souliers retarde chaque pas.
Végétation dunaire : tamaris, argousier, vipérine, bouillon blanc
et onagre, deux merveilleuses plantes aux fleurs jaunes goûteuses et délicieusement parfumées. Pause et nouvelle histoire : Adam et Eve au jardin d’Eden avant d’en être
chassés.
A mes pieds, pas de pomme insidieuse et juteuse,
Pas de péché originel,
Seulement des feuilles rabougries et des corolles rosées de liseron
qui disputent âprement leur présence en milieu hostile
|