14/07/2010
La voiture volante Transition avait effectué en mars 2009 ses premiers vols.
Le véhicule mis au point par une entreprise américaine a obtenu l'autorisation de dépasser de 50 kilos la limite de poids autorisée par la FAA. Indispensable pour que les équipements
nécessaires à son homologation routière soient intégrés.
La voiture volante n'est plus un rêve d'illuminé ou un fantasme de science-fiction. En obtenant une dérogation auprès des autorités fédérales
américaines mi-juin, l'entreprise Terrafugia (du latin «s'échapper de terre») peut espérer mettre sur le marché un premier modèle avant fin 2011. Le
prototype mis au point avec réussite l'année dernière avait en effet besoin de quelques kilos en plus afin d'être équipé du matériel nécessaire à son
homologation routière. La Federal Aviation Administration (FAA) a considéré qu'il était «dans l'intérêt du public» qu'une telle machine voit le jour,
et a ainsi accepté un dépassement de 50 kilos de la limite actuelle de décollage fixée à 600 kilos, passagers et essence compris, pour les avions sportifs légers, catégorie dans laquelle
Terrafugia ambitionne de faire homologuer son prototype.
Barres latérales de protection, appuie-tête, système de transmission indépendant, boîte de vitesse, autant d'éléments indispensables à la conduite sur route dont l'avion baptisé
«Transition» devra être équipé. Les cinq jeunes diplômés du Massachussets Institute of Technology (MIT) passionnés d'avion qui ont fondé Terrafugia en 2006 réclamaient 70 kilos pour mettre
en place tous ces équipements. Les 50 kilos qu'on leur accorde devraient toutefois suffire. «Nous pensons que ces 50 kilos supplémentaires nous permettront de proposer une charge utile
transportable compétitive tout en prodiguant par la même occasion un niveau de sécurité révolutionnaire pour un avion sportif léger», expliquent-ils dans un communiqué. Les éléments de
sécurité exigés sur route sont en effet étonnamment plus contraignants que ceux réclamés par la FAA pour ce type d'avion.
Interdiction de s'envoler sur l'autoroute
Mais comment fonctionne la Transition? Le petit véhicule (2,10 m de haut, 2 m de large, 5,8 m de long) propulsé par une hélice arrière, dispose de deux ailes qui se déplient en moins d'une minute. Transformé en avion (1,90 m de haut, 8,5 m d'envergure, 6 m de long), il peut alors décoller et voler jusqu'à une altitude de 3.000 mètres. Interdit toutefois de s'envoler sur l'autoroute de vos vacances. Il faut, pour voler en toute légalité, s'envoler
depuis un aérodrome certifié disposant d'une piste de décollage longue d'au moins 2500 pieds (environ 800 m). L'entreprise Terrafugia parle d'ailleurs plus volontiers d'avion roulant
que de voiture volante, se refusant à entretenir les malentendus. Que les premiers clients enfreignent ces règles de sécurité évidente pour s'abandonner au plaisir de la voltige et l'avenir
du Transition pourrait fort bien être compromis.
Il faudra d'ailleurs logiquement disposer d'une licence de pilote en plus de son permis de conduire pour prendre place à bord de l'appareil. La
Transition est en effet avant tout destiné aux amateurs d'avions. Pour 194.000 dollars (environ 155.000 euros), ils auront enfin un engin qu'ils
pourront ramener à leur domicile et stocker dans le garage (ce qui dispense du coût de location d'une place pour son avion dans un aérodrome). Sans compter qu'en cas de mauvais temps, ils
pourront toujours changer leur fusil d'épaule et prendre la route plutôt que de se risquer à voler dans des conditions météorologiques difficiles. L'avion roulant brûle, comme n'importe
quelle voiture, de l'essence sans-plomb, et consomme environ 8 l aux 100km pour un réservoir de 90 litres.
D'après l'entreprise, 70 clients auraient déjà passé commande et versé les 10.000 dollars d'arrhes demandés
par l'entreprise. Terrafugia doit présenter un nouveau prototype le 27 juillet et promet une livraison commerciale de ses premiers appareils avant fin 2011.
Par Tristan Vey
Journaliste web, lefigaro.fr
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