Unis autour du kig ha farz
Du far, des légumes et de la viande, avec une sauce au beurre mijotée
aux petits oignons : le kig ha farz est une spécialité bien connue en
Basse-Bretagne, surtout dans le Léon.
Parce qu’il suscite la curiosité et qu’il commence à s’exporter, fabricants
et fournisseurs de matières premières ont décidé de prendre son avenir
en main en créant l’association Kig ha farz de Bretagne.
Leur ambition : préserver un savoir-faire et promouvoir ce plat complet
qu’on surnomme parfois « le couscous breton ».
Un peu perdu de vue dans les années 60, le kig ha farz revient en force
dans les chaumières bretonnes.
« Jusqu’aux années 50, c’était le plat de tous les jours.
On mangeait de la soupe au pain, accompagnée de far blanc
et d’un morceau de gros lard.
Le dimanche, on y rajoutait du pot-au-feu.
Avec la modernisation des campagnes et l’arrivée de l’électricité,
les mentalités ont changé et le kig ha farz est devenu le plat du plouc »,
se remémore Christiane Philippot, agricultrice à Plouzané (29),
près de Brest, présidente de la nouvelle association Kig ha farz
de Bretagne.
Aujourd’hui, le kig ha farz a retrouvé ses lettres de noblesse.
Il est à nouveau cuisiné sans complexe dans les campagnes léonardes,
parfois au-delà. Beaucoup de restaurants, routiers notamment,
le proposent à leurs menus.
Grâce à lui, des associations bretonnes arrivent à financer leurs actions
en régalant des centaines de convives.
On le trouve aussi chez les charcutiers-traiteurs, dans les fermes auberges.
Un plat festif
Un traiteur de Carantec (29), Frédéric Aubin, a eu l’idée de le mettre
en conserve et ses produits font le bonheur de la diaspora bretonne.
« Le kig ha farz est devenu un plat festif servi pour les réunions de famille.
Ce sont souvent les enfants qui travaillent à l’extérieur de la Bretagne
qui en redemandent à leur retour à la maison », note encore Christiane Philippot.
Le kig ha farz méritait donc bien qu’on s’en occupe.
C’est toute l’ambition de l’association Kig ha farz de Bretagne.
Avec l’appui de la Chambre d’agriculture du Finistère et de la chambre régionale,
ainsi que le soutien des pays touristiques et du comité départemental
du tourisme, elle regroupe des fabricants de kig ha farz (restaurateurs,
traiteurs) ainsi que des fournisseurs de farine de blé noir, de viande,
de légumes...
Principalement des producteurs en vente directe (fermiers bio ou labels).
On y retrouve aussi « Cochon de Bretagne », qui rassemblent
800 éleveurs de porcs engagés dans une démarche de qualité.
Enfin, Prince de Bretagne et des moulins locaux complètent l’équipe des partenaires.
Car au-delà du plat proprement dit, l’association entend bien valoriser
les produits agricoles bretons : le cochon mais aussi certains légumes
spécifiques du Léon comme les échalotes, les choux, l’oignon rosé de Roscoff.
« Il s’agit de préserver un savoir-faire culinaire.
Même si on peut tolérer évidemment des variantes, ça nous hérisse
le poil quand on entend parler de kig ha farz au poisson », confie encore
Christiane Philippot.
Longue concertation
Après une longue concertation, le bureau de l’association a fini par
s’entendre sur une recette de base.
L’association va l’introduire dans un cahier des charges.
Les fabricants s’engageront à la respecter et à prouver l’origine et la qualité des produits.
Les fournisseurs garantiront cette origine ainsi que leur traçabilité.
Plus tard, l’association élaborera un plan de communication pour
promouvoir le produit : choix d’un logo, set de table, autocollants... Bref,
tous les moyens modernes vont être mobilisés pour booster le kig ha farz léonard.
Le site internet de l’association est actuellement en construction.
Ah Ces Bretons..
Bretagne pays de tradition...
Connaissez vous des plats traditionnels Bretons
Frédérique Le Gall Le Télégramme.com 6 déc 2007 Texre Intégral §
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