• Un village

     

       Un village 

     

      Dans un ciel bleu pâle d’une limpidité étonnante rappelant celui de la mer assez proche, le  soleil resplendissait au-dessus des cimes des arbres qui dessinaient comme un large cercle au pied du mur d’enceinte du château renaissance ; des poules fouillaient les feuilles mortes dans la pente douce qui descend jusqu’à un bassin miroitant le soir au soleil couchant, une chèvre était assise à l’ombre des genêts, l’âne broutait à ses côtés, les tourterelles roucoulaient, autour un vrai concert d’oiseaux, c’est le tableau bucolique qu’offrait souvent ce charmant et paisible petit village.

      Les maisons s’étaient bâties toutes en briques rouges picardes, au fil des siècles, regroupées à proximité du château, mais alignées, serrées très modestement les unes contre les autres le long de la rue, presque unique, qui traverse le village de part en part. Si on tourne au coin de la ruelle portant le nom de la Comtesse de L. (très récemment disparue), bien connue  pour sa bonté, on découvre une très belle bâtisse en briques de pays bien sûr, très ouvragée, dentelée dans sa partie supérieure, c’est la mairie et l’école réunies, suivies d’une grande maison de maître elle aussi en briques roses magnifiques et enfin l’église du 12éme siècle entourée du vieux cimetière et du minuscule monument aux morts ; très bien restaurée, avec son large porche plein de charme, son petit clocher aux ardoises grises, ses murs aux belles pierres blanchies, ses contreforts épais la soutenant solidement à sa base, on remarque l’étrange alignement de hautes pierres néolithiques qui la bordent tout du long, en limite de rue, cette église mérite le détour, qu’on s’y arrête et qu’on prenne le temps de la contempler sous tous ses angles, longuement, tranquillement. Tout à côté, c’est le domaine du château, derrière la large grille noire coulissante et infranchissable, on aperçoit une mare bordée de magnolias et les habitations des gardiens, des fermiers, des granges immenses, des réserves de bois et des moutons qui paissent tranquillement dans un grand pré. Derrière se dissimulait à tous les regards le château, aux nombreuses cheminées, bien caché, trop secret (top secret pourrait-on dire) et ainsi conservant tout son mystère… même aux yeux des habitants de ce village picard si bien préservé ! C’était un peu dommage…

    Lucie 


     


       
     

    Revue de l’atelier « virtuel » d’écriture « LE CLAVIER LIBRE »  N°01 – Avril  2012

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