SÉNATORIALES Le FN de l'Oise comptera pour du beurre
Samedi 03 Septembre 2011

Hier matin, l'équipe frontiste était réunie à Clermont. Les élus fustigent la réforme territoriale qui avantagera uniquement les grandes villes.
Le scrutin ne peut lui laisser aucun espoir. Le parti frontiste présentera malgré tout une liste aux élections sénatoriales sur ses thèmes favoris.
J'ai un scoop ! Caroline Cayeux ne sera pas candidate ! » Fidèle à son habitude, c'est un Michel Guiniot alliant la provocation à l'ironie qui a officialisé, hier matin à Clermont, la participation du FN aux sénatoriales du 25 septembre.
Le leader du parti frontiste possède quelque part à Noyon, son fief, des archives bien rangées... Dans celles-ci, il a retrouvé une citation où Caroline Cayeux - qui sera deuxième sur la liste de l'UMP - confie au magazine Le Point : «Je n'accepterai aucun autre mandat que ceux de maire de Beauvais et de présidente de la communauté d'agglomération du Beauvaisis »...
Le sénateur sortant Philippe Marini - qui conduira la liste de l'UMP - en prend aussi pour son grade. Selon Michel Guiniot, «Philippe Marini - fait campagne avec la réserve parlementaire, promettant partout où il passe. Tous les coups sont permis. » En tant que rapporteur général du Budget au Sénat, le maire de Compiègne bénéficie en effet de cette enveloppe financière qu'il peut distribuer à sa guise, en toute discrétion, par exemple pour aider un petit maire dans ses investissements. Et la gauche ? «Au Sénat comme à l'Assemblée, c'est toujours l'UMPS », raille Michel Guiniot.

Des candidats issus du conseil régional

Comme en 2001 où il n'avait totalisé que 22 voix, le Front national ne peut espérer aucun élu dans cette élection. Seuls les grands électeurs sont appelés à voter (au nombre de 2 242), et parmi eux les élus ruraux feront la différence. Mais le FN est quasiment inexistant dans les conseils municipaux. Exception faite bien sûr de Michel Guiniot à Noyon. Comme il est aussi conseiller régional, le leader frontiste a laissé son pouvoir de vote en tant qu'élu noyonnais à son fils Laurent. Et c'est évidemment dans les rangs du conseil régional, la seule assemblée où il dispose d'un groupe, que le parti a puisé l'essentiel de ses candidats, cinq sur six.
Conforté par son «rétablissement » aux régionales et par sa « progression » aux cantonales, le Front national fait une campagne cocorico sur le thème de la «défense des communes de France ». À ce titre, il fustige la réforme territoriale qui, selon lui, «avantagera uniquement les grandes villes. »

PASCAL MUREAU

On apprend maintenant que la gauche prend la majorité au Sénat. Le sénateur Marini pourra-t-il, comme par le passé, soutenir les petites communes dans leurs projets? Jouy sous Thelle est directement concerné par cette évolution. Pourra-t-elle encore recevoir des subventions pour ses projets ?